Le mouvement, rarissime dans une maison traditionnellement discrète et peu portée sur la contestation, a été lancé à l’appel de six syndicats et d’un collectif de 500 jeunes diplomates.
« Fatigués », « inquiets pour leur avenir » et « en manque de considération », les personnels du Quai d’Orsay sont appelés jeudi 2 juin à faire grève pour protester contre une série de réformes qui mettent en danger, selon eux, l’efficacité et le prestige de la diplomatie française. La réforme de la haute fonction publique voulue par le président, Emmanuel Macron, qui aura des conséquences sur les carrières diplomatiques, a été le déclencheur du mouvement, mais la grogne monte, en réalité, depuis plusieurs années.
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Objet des inquiétudes, la réforme de la haute fonction publique crée un nouveau corps d’administrateurs de l’État et prévoit que les hauts fonctionnaires ne seront plus rattachés à une administration spécifique, mais seront, au contraire, invités à en changer régulièrement tout au long de leur carrière.
Pour les diplomates, environ 700 directement concernés par la réforme, cela se traduit par une fusion, puis « mise en extinction » progressive d’ici à 2023 des deux corps historiques de la diplomatie française, ministres plénipotentiaires (ambassadeurs) et conseillers des affaires étrangères. Soit, estiment nombre d’entre eux, « la fin de la diplomatie professionnelle » française, troisième réseau international derrière les États-Unis et la Chine.
« Avec cette réforme, les Français vont être représentés par des gens pas formés aux codes de la diplomatie, ou pas prêts. Être consul, ce n’est pas seulement un rôle honorifique comme je l’entends dire. C’est aller reconnaître le corps d’un compatriote à la morgue, annoncer un décès… Il faut conserver la professionnalisation de notre diplomatie », estime un ambassadeur sous couvert de l’anonymat.
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