Sortir de l’Union européenne pour arrêter le flot de migrants venus du continent : cet argument des pro-Brexit rencontre un écho très favorable dans les villes moyennes du Royaume-Uni comme Peterborough, où domine le ras-le-bol.
« Nous ne pouvons plus faire face », affirme John Fovargue, un retraité de Peterborough, une cité de 180 000 habitants du centre de l’Angleterre réputée pour son euroscepticisme.
La ville a pourtant une tradition d’accueil : depuis la Seconde Guerre mondiale, les immigrants italiens, irlandais ou du sous-continent indien s’y sont donné rendez-vous.
Mais ces dernières années, le nombre d’arrivées a battu des records. Entre 2001 et 2011, Peterborough a enregistré près de 25 000 nouveaux venus, majoritairement en provenance d’Europe de l’Est, en quête de travail et souvent prêts à accepter des salaires plus faibles, alimentant le ressentiment de la population locale.
Ginge Tuttlebee, rencontrée en pleine séance de shopping sous un ciel pluvieux, leur reproche aussi de ne pas vouloir « s’intégrer ». « Ils ont leurs propres boutiques, ils parlent leur propre langue », explique à l’AFP cette sémillante octogénaire aux boucles rousses.
Gosia Prochal, animatrice sur Radio Star, voix de la communauté polonaise de Peterborough, juge que « beaucoup de Polonais » se sont bien intégrés mais sont « évidemment préoccupés » par une éventuelle sortie du Royaume-Uni de l’UE ou Brexit.
« Les Britanniques se montrent plutôt positifs avec les immigrés pris individuellement. C’est juste globalement qu’ils veulent réduire l’immigration », ajoute la jeune femme arrivée de Cracovie il y a trois ans.