On pourrait y voir une mise en abyme de la situation politique. Pour organiser le « grand débat national » voulu par Emmanuel Macron, entre autres missions, l’ex-sénatrice et ministre Chantal Jouanno va toucher en 2019 quelque... 14 709 euros brut par mois.
Aucun tripatouillage particulier dans cette rémunération : il s’agit du salaire de la présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP) prévu par l’annexe à la loi de finances 2019, repéré dans un premier temps par la Lettre A.
On notera que cette rémunération est en hausse de 4 093 euros par rapport à 2018, soit 341 euros par mois. Depuis que Chantal Jouanno a pris la tête de la CNDP, début 2018, la rémunération du numéro un de l’instance a d’ailleurs augmenté de 13%, soit 1 684 euros par mois. Piquant, quand on sait que le débat, censé répondre au mouvement des gilets jaunes, portera notamment sur les inégalités sociales et le fonctionnement des services publics.
À ce niveau de rémunération, Chantal Jouanno gagne légèrement plus... que François de Rugy (13 458 euros brut mensuels), le ministre de l’Écologie, avec lequel elle partage ses bureaux de l’hôtel de Roquelaure. Pour cette somme, la patronne de la CNDP supervise actuellement l’organisation de 199 débats publics en France sur des projets d’aménagement ou d’équipement du territoire.
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Pour rappel, Chantal Jouanno a pris sa retraite politique en septembre 2017, avant d’être éphémèrement embauchée par le cabinet de chasseurs de têtes Spencer Stuart. Elle avait soutenu François Fillon à la présidentielle de 2017, avant de proposer son soutien aux macronistes à la suite de la nomination d’Édouard Philippe à Matignon. « On ne sera pas dans l’opposition car on a le devoir d’essayer d’unir les forces progressistes », expliquait-elle en mai 2017.
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Interrogée par France Info, Chantal Jouanno a rappelé que son salaire a été décidé avant qu’elle soit nommée organisatrice du grand débat national, qui ne constitue pas sa seule mission.
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L’ex-ministre a par ailleurs affirmé qu’elle « comprenait » qu’une telle rémunération puisse choquer :
« Je pense que c’est important que les gens disent (...) en quoi ça les choque ». Et d’ajouter : « À la limite, s’ils veulent faire une proposition pour réviser ce salaire, ils en sont totalement libres. »
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