À Toronto, Google veut construire de nouveaux quartiers sur 5, voire 77 hectares en investissant lui-même près de 700 millions de francs [630 millions d’euros]. Les futures rues truffées de capteurs et de caméras suscitent déjà des oppositions. En Suisse, les projets de « smart cities » sont bien moins ambitieux
Jamais aucun géant de la technologie n’aura construit lui-même une ville d’une telle taille. Cette semaine, Google a dévoilé ses plans pour construire de zéro de nouveaux quartiers à l’est de Toronto, sur une surface de 5 hectares, soit l’équivalent de sept terrains de football. Dans un deuxième temps, son projet pourrait même s’étendre sur 72 hectares supplémentaires. La multinationale veut ainsi créer des « quartiers intelligents » ultra-connectés dans la métropole canadienne. Un projet qui suscite déjà de fortes oppositions.
C’est par l’intermédiaire de sa filiale Sidewalk Labs qu’Alphabet – la maison mère de Google – mène des projets de recherche sur les « smart cities ». À Toronto, les friches industrielles rasées n’accueilleront ni des ingénieurs de Google ni des cobayes. Ces nouveaux quartiers sont destinés à héberger des milliers d’habitants – dont une partie aura droit à des loyers modérés, assure la société – et plus de 44 000 postes de travail. Google tente de séduire Toronto depuis plusieurs années avec son projet. Et cette semaine, il a détaillé ses intentions en publiant un document de… 1500 pages.
Mesure du taux d’occupation des bancs
Google donne un aperçu de sa ville rêvée. Les feux de signalisation seront capables de mesurer la vitesse des piétons qui traversent la route. Les bordures des routes pourront se déplacer en fonction de l’intensité du trafic. Des capteurs seront installés dans les rues piétonnes pour mesurer le flux des piétons. Même le taux d’occupation des bancs publics sera surveillé en direct. Un système souterrain de livraison de colis sera mis en place. Des robots devraient être capables de récolter les déchets. Cette partie de Toronto sera bien sûr totalement connectée à Internet.
La multinationale insiste beaucoup sur la qualité de vie des habitants, le fait de favoriser la mobilité douce et la volonté de construire des bâtiments principalement en bois. Sidewalk Labs devrait lui-même investir près de 700 millions de francs dans le projet, dont le coût total se chiffrera en milliards.
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« Le danger réside avant tout dans un partenaire surpuissant qui tire toutes les ficelles. Il peut y avoir un risque lié à la création d’un monopole et à la dépendance qu’il instaure. C’est la raison pour laquelle, en Suisse, nous privilégions une approche basée sur un écosystème impliquant de nombreux partenaires », affirme Stefan Metzger, responsable du projet Smart City chez Swisscom.
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