Fidèle à son habitude, Laurent Ruquier nous a découpé, en personne, avec son petit couteau à beurre, les délicieuses rondelles d’extraits qui serviront à promouvoir son émission de divertissement sociétale (ONPC), où parfois un peu de politique sérieuse est injectée. Cette semaine, enfin, ce samedi 20 février 2016 au soir, c’est au tour de Jean-Luc Mélenchon de se faire découper pour servir les intérêts de Ruquier et de ses employeurs, eux-mêmes employés de l’oligarchie mondiale.
Quand on écoute Méluche, et qu’on mesure son chemin idéologique parcouru depuis 10 ans, soit le Non à l’Europe de mai 2005 – qu’il a fêté avec force breuvages qui font tourner la tête –, on se demande s’il ne va pas finir chez E&R avant le grand rendez-vous du 23 avril 2017. Son retard sur Marine Le Pen lors des dernières échéances présidentielles de 2012 l’a fait réfléchir : l’internationalisme traditionnel de la gauche servant objectivement les intérêts de la superclasse dominante tirant ses monstrueux profits du capitalisme transfrontalier sur le dos des peuples asservis (on parle un peu en langage marxiste, là), il est en train d’y revenir, bifurquant à pas prudents vers un souverainisme de gauche, celui-là même que prônait Chevènement, viré du PS pour cela par Jospin l’Américain.
C’est ni plus ni moins la doctrine Marchais du début des années 1980, qui allait contre le choix socialiste, consistant à ouvrir grand les frontières du pays au libéralisme américain. On a vu le résultat, et encore cette semaine, avec le TAFTA. On a vu les dégâts, mais pas trop les avantages. Une blague circulait en Pologne, à l’époque du communisme pur et dur, qui avait du mal à emmener le peuple vers des horizons meilleurs : au proverbe on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, un petit malin avait ajouté : « J’ai vu beaucoup d’œufs cassés, mais j’ai jamais vu d’omelette. »
Eh bien l’omelette, on ne la voit pas beaucoup non plus dans la France de 2016. La casse sociale, oui !
Le gauchisme national ou nationaliste est en train de tenter une partie de la gauche écœurée par le pseudo-socialisme de Hollande, ce pseudo-chef d’État. On ne parle même pas de pseudo-socialisme à propos de Valls, qui est aussi éloigné du communisme que le fut le plus furieux des maccarthystes dans les années 1950 aux États-Unis. Un retour en force de la gauche sociale et des valeurs nationales, c’est – tiens tiens –ce que prône E&R depuis près de 10 ans maintenant (on fera une grande fête nationale en 2017). Quand on a de l’avance sur son époque, on finit (heureusement) par être, un jour, rattrapé par elle. Les thèses de Soral sont en train, non pas de contaminer – ce terme injurieux – la société, ou le politique, mais la justesse de vues donne une crédibilité croissante à son discours.
Pour comprendre le monde d’aujourd’hui, et donc la France, le logiciel libéral, qu’il soit de gauche ou de droite – ou ce qu’il en reste – ne suffit plus. Ses impasses logiques, voire criminelles, nous sautent à la gueule : une immigration de masse en période de chômage de masse !
C’est toute une corporation journalistico-politique qui est en échec idéologique, et si les Français ne votent pas massivement pour ces partis que les médias nomment avec mépris « extrêmes », c’est bien parce que tout est fait pour leur faire peur. La logique terroriste qui s’impose aujourd’hui, et pour longtemps, n’est pas le fruit du hasard : le Système a échoué dans son entreprise de pénétration idéologique, il y a rejet grandissant, et une petite unité de travail intellectuel (ben oui, E&R) suffit à mettre en péril l’édifice.
Pourvu que ça dure !
Mélenchon sur la souveraineté nationale et l’euro :
Mélenchon sur Poutine et l’intervention russe en Syrie :