Dans cette nouvelle Europe dépourvue de toute politique étrangère et entièrement dominée par l’OTAN, on n’hésite plus à expulser d’un des pays membres un journaliste de renommée internationale comme Giulietto Chiesa, le premier à avoir affronté – en mondovision – les putschistes de Moscou qui tentèrent en 1991 de renverser Mikhaïl Gorbatchev, le père de la Perestroïka et Prix Nobel de la Paix.
Stupéfaction dans la presse italienne après son arrestation ce 15 décembre à Tallinn, capitale de l’Estonie où il était invité à un débat international sur le thème « La Russie ennemie de l’Europe ? » L’irritation des autorités estoniennes vis-à-vis de l’activité du journaliste, autrefois correspondant permanent à Moscou pour les plus grands médias italiens, est évidente. Giulietto a mené – et continue de mener – une vaste campagne sur PandoraTV pour dénoncer le « coup d’État » par lequel l’Occident a renversé le gouvernement ukrainien de Ianoukovytch et l’a remplacé par un gouvernement proaméricain dominé par l’extrême droite néonazie responsable d’atrocités contre la population ukrainienne d’origine russe, et notamment du carnage de la « maison des syndicats » à Odessa.
Giulietto Chiesa a été arrêté par la police de Tallinn avant d’être expulsé comme « persona non grata » : « Un incident extrêmement grave » selon son avocat, Francesco Paola : « Une violation des droits politiques. »