Egalité et Réconciliation
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Géopolitique de l’eau entre l’Éthiopie et l’Égypte

Au moins 61 personnes ont été tuées le 18 décembre 2017 dans des affrontements inter-communautaires dans la région d’Oromia en Éthiopie. Les tensions récurrentes entre Oromos et Somalis, alimentent un conflit larvé qui a fait des centaines de morts et des dizaines de milliers de déplacés. L’accès à l’eau et à la terre, parfois confisquée et vendue par le gouvernement, est à l’origine du conflit.

 

En Éthiopie, les tensions intercommunautaires de décembre 2017, ont fait au moins 29 morts chez les Oromos et 32 parmi les Somalis. Ces deux populations s’affrontent dans une spirale d’attaques et de représailles. Elles s’opposent également à l’armée éthiopienne qui n’hésite pas à tirer sur les protestataires. En avril 2017 déjà, de violents conflits avaient touché la ville-frontière de Moyale, dans le sud du pays, faisant des dizaines victimes dans les deux communautés.

 

Rivalités pour l’eau et la terre

Les violences ont commencé par des rivalités pour l’accès aux ressources en eau et à la terre. Les éleveurs somalis traversent les terres des agriculteurs oromos et convoitent les points d’eau. En 1994, un parti politique de l’opposition connu sous le nom du Front de Libération d’Oromia (FLO) a accusé la province de Somali (éthiopienne) d’empiéter sur ses terres du sud-est.

En 2004, les autorités ont organisé un référendum sur le tracé de la frontière qui sépare les régions Oromia et Somali, les deux plus vastes du pays, avec pour objectif de régler ce conflit territorial.
La consultation a octroyé 80% des districts revendiqués à l’État régional d’Oromia. En décembre 2005, la situation a dégénéré lorsque le gouvernement fédéral a voulu appliquer les résultats du vote, en déplaçant des dizaines de milliers de personnes des deux régions.

[...]

Ces trois dernières années, des milliers de personnes à travers l’Éthiopie, principalement dans les régions d’Oromia et Amhara, se sont soulevées, exigeant davantage de libertés politiques, d’égalité sociale et la fin de la saisie des terres par le gouvernement. La réponse de ce dernier, le plus souvent, brutale, a conduit à des arrestations en masse.

Lire l’article entier sur geopolis.francetvinfo.fr

 


 

Le problème de l’eau en Afrique se pose de manière cruciale, et sera de plus en plus important dans les décennies à venir. Le Nil est devenu un enjeu majeur du nord-est du continent. L’eau détermine la géopolitique de l’Égypte, du Soudan et de l’Éthiopie.

 


 

La déstabilisation de l’Égypte : le barrage éthiopien sur le Nil

 

Le nouveau grand « Barrage de la Renaissance » en Éthiopie, qui doit être terminé l’année prochaine, drainera près de la moitié (40%) des eaux du Nil chaque année pendant les cinq années qui suivront tandis que son lac de retenue se remplit. Comment le président égyptien al-Sissi va-t-il survivre aux cinq prochaines années avec à peine plus de la moitié de l’eau provenant du Nil et que le pays souffre déjà de sérieuses pénuries d’eau et de coupures de courant (hydro)électrique, sans parler d’une inflation accablante, de la faim qui s’accroît et d’une insurrection terroriste ?

 

Jusqu’ici le monde a pensé que d’une façon ou d’une autre l’Égypte, populeuse de presque 100 millions et en croissance, qui d’ores et déjà danse sur des sables mouvants économiques, parviendrait sans peine survivre à un phénomène que le pays n’a pas connu en plus de deux mille ans, presque moitié moins d’eau venant du Nil pendant cinq années d’affilée. Et si une sécheresse frappe les hauts plateaux éthiopiens où se trouvent les sources du Nil, ce qui va probablement arriver au moins une fois au cours des cinq prochaines années du fait des tendances de réchauffement climatique, et que l’Égypte en perde plus de la moitié de son eau ?

 

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Une région chaude à tous points de vue...

 

Si l’opinion internationale s’avère avoir tort, et qu’il se révèle impossible de survivre à la division presque par deux de la quantité d’eau disponible en Égypte pendant cinq années de suite, alors une explosion gigantesque couve en Égypte, le plus grand pays du monde arabe, cette explosion étant donc éventuellement provoquée par la construction d’un énorme barrage par l’Éthiopie générant 6 000MW d’électricité, une puissance que de toute façon les infrastructures éthiopiennes sont à ce jour incapables de gérer.

Si l’Éthiopie ne peut même pas distribuer l’énergie issue de cette nouvelle source d’électricité pour que son peuple l’utilise, du fait d’une absence quasi-totale de réseau électrifié national sans parler d’infrastructures au niveau local, pourquoi le pays s’est-il endetté à ce point pour construire un barrage qui causera tant de torts à l’Égypte, son voisin du nord ?

[...]

Les origines de l’idée de l’Éthiopie endiguant le Nil se trouvent à la Banque Mondiale, qui est majoritairement la propriété des USA. La Banque Mondiale, dont la politique a consisté pendant des décennies désastreuses à favoriser la construction de barrages dans certains des lieux les plus vulnérables de la planète, fut la première à lancer l’idée du « grand barrage » pour maîtriser des flots aux proportions bibliques, au profit d’une « Grande Éthiopie ».

[...]

Les besoins éthiopiens en électricité auraient pu être satisfaits pour de nombreuses et longues années par la construction d’une série de barrages plus petits et beaucoup moins chers, qui n’auraient pas causé de telles disruptions dans le flot des eaux du Nil.

 

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Les 24 Rafale français vont entre autres servir à sécuriser le Canal de Suez, ce robinet à devises de l’Égypte

 

Pourtant, à cause de l’insistance de la Banque Mondiale, l’Éthiopie a signé pour le « Grand Barrage » dont la conséquence pourrait être une explosion de colère en Égypte à même de menacer une large part de l’économie mondiale, car l’Égypte contrôle le Canal de Suez à travers lequel les plus grands partenaires commerciaux du monde, l’Asie et l’Europe, font 90% de leurs affaires. Ce sont les troupes égyptiennes, dont les salaires sont payés par les USA, qui surveillent le Canal de Suez et si les militaires égyptiens perdent le contrôle du pays lors d’une révolte populaire similaire à celle qui fit chuter Moubarak, alors la fiabilité militaire égyptienne à conserver le contrôle du Canal de Suez est remise en question. Évidemment, il resterait encore l’armée israélienne en coulisses, toujours prête à s’interposer pour occuper le premier Grand Canal de Suez.

Lire l’article entier sur mondialisation.ca

 






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