« Relation de confiance », « esprit partenarial », échanges « jusqu’au milieu de la nuit » avec le président Abdelmadjid Tebboune : au deuxième jour de sa visite « de travail et d’amitié » en Algérie, Emmanuel Macron s’est appliqué à convaincre que la brouille de l’automne 2021 appartient au passé. « Il faut pouvoir se fâcher avant de se réconcilier », a-t-il souri, vendredi, en réponse à une question sur les remous qu’avait, à l’époque, provoqués sa dénonciation de la « rente mémorielle »et du « système politico-militaire » algériens. À l’issue de longs échanges avec son homologue, le président a promis de prendre à bras-le-corps la délicate question des visas et des reconduites à la frontière, ainsi que de poursuivre son travail d’« apaisement des mémoires ». Les deux chefs d’État sont aussi convenus de signer samedi une « déclaration commune pour un partenariat renouvelé, concret et ambitieux ». (Le Figaro)
La première raison est économique, parce que la France, pour laquelle le gaz entre dans 15 % de sa consommation énergétique, a besoin de remplacer le gaz russe, et on n’oublie pas qu’une partie de notre parc nucléaire est à l’arrêt, du fait de son ancienneté mais aussi de choix politiques désastreux.
Chez nos voisins allemands, la dépendance gazière grimpe à 25 %, et la fermeture progressive du robinet russe risque d’entamer très sérieusement le dynamisme industriel et commercial, premier du monde en la matière. De plus, l’Allemagne ayant choisi le camp américain, ou de l’OTAN, elle se retrouve en semi-frontal avec la Chine qui a choisi le camp russe, militairement parlant. Or, la croissance allemande dépend majoritairement de ses exportations en Chine.
Chez nous, pas de problème, puisque notre industrie se fait désosser depuis 40 ans au bénéfice de l’Allemagne et de l’Amérique (voir le dossier Alstom, cette trahison dramatique des élites « françaises ») : d’abord parce qu’elle était obsolète, la faute aux grandes familles possédantes qui ont voulu conserver leurs marges au détriment des améliorations technologiques, et aussi au détriment des salaires ouvriers, ce qui a de fait remplacé l’ouvrier français qualifié et syndiqué par l’ouvrier immigré moins qualifié, et moins revendiquant par la même occasion.
Macron a donc atterri à Alger d’abord pour sécuriser l’approvisionnement en gaz naturel, mais les Italiens et les Allemands sont passés avant nous, et le prix du gaz explose, ce qui augmente la facture tout en baissant les volumes importés ! D’où le refroidissement « climatique » assuré et annoncé pour les Français cet hiver. On espère que l’Élysée montrera l’exemple.
Il a ensuite rencontré le président algérien pour cette histoire de repentance, car Macron est prêt à tous les renoncements pour se faire bien voir de la communauté internationale : après avoir conquis la France, mais pas nos cœurs, le voilà engagé dans la course au trône européen et, sait-on jamais, mondial. Qui aujourd’hui incarne mieux le mondialisme néolibéral antinational ? Trudeau ? Il a fui la révolte des routiers comme un lapin affolé. Biden ? C’est un mort-vivant. Scholz ? Ce n’est pas un comédien volage, mais le représentant des intérêts économiques durs du capitalisme productif allemand. Leyen ? Elle se noie dans ses affaires de corruption avec le Big Pharma.
Certes, on le voit dans la seconde vidéo, Macron a évoqué le contentieux migratoire entre les deux pays, le problème des visas et les familles séparées des deux côtés de la Méditerranée, sans oublier les tombes des pieds-noirs et des juifs. Il est cependant un troisième dossier, assez secret, qui a occupé notre Président, selon Campagnol, que tout le monde connaît, à droite et à gauche. Que ceux qui ont des oreilles et qui lisent Faits & Documents entendent !
La principale humiliation on ne l'a pas vue, c'est qu'il a demandé qu'on détruise les archives de l'université d'Alger et qu'on lui a répondu "elles sont à Moscou"
— Campagnol tvl (@TvlCampagnol) August 27, 2022
À la lumière de ce mystérieux message, on se demande s’il n’y aurait pas eu un deal entre l’acceptation de la repentance et l’obtention des archives... Mais ce serait voler très très bas, et rabaisser la politique extérieure française au niveau de petits dérangements ou arrangements intimes !
Macron en Algérie en 2017
Si notre Président bien-aimé n’a pas pu emmener en 2022 dans ses bagages le grand rabbin Haïm Korsia, victime du covid mais aussi de messages antisionistes, il a quand même eu le courage de fleurir la tombe de Roger Hanin il y a 5 ans.
Hommage à Roger Hanin aux côtés de son fils, David. Symbole de la réconciliation des mémoires à construire entre nos peuples. pic.twitter.com/TGktmpb7bx
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) February 14, 2017
Macron à Oran en 2022
Le poudré est chassé d'Oran par une foule en colère. ➡️J'ai toujours beaucoup aimé les Oranais. pic.twitter.com/3Yaf66lScA
— Encore fallait-il que je le susse (@AmarilloLeones) August 27, 2022