On ne le savait pas mais la LICRA attribuait aussi son prix, comme le monde du cinéma avec ses Césars ou celui de la musique avec les Victoires. Cela s’appelle le Prix de la LICRA et, une fois n’est pas coutume, il est attribué à un petit Français bien d’chez nous, Cédric Herrou.

Cet agriculteur qui a défrayé la chronique l’été dernier (2016) pour avoir aidé chaque jour des clandestins à entrer en France, ce qui est contraire à la loi, on le rappelle pour le jury du Prix de la LICRA, est donc récompensé pour son action. La LICRA, qui est pourtant présidée par un avocat, Me Jakubowicz, théoriquement au fait de la loi, encourage donc des individus à violer cette même loi.

Mais pour Alain, dit Jaku, rien d’autre ne compte que l’élan du cœur qui pousse chaque être humain à être solidaire d’un autre être humain, qu’il soit noir, blanc ou jaune, qu’il soit chrétien, juif ou musulman. Bon, là il s’agit surtout d’Africains noirs, puisque le discours du président de la LICRA tente d’alerter le peuple français sur le sort des Soudanais, dont le pays est en pleine guerre civile.

Le pétrole soudanais est exploité par un consortium de sociétés chinoise, malaise et indienne

Un pays qui intéresse d’ailleurs grandement Israël, puisque BHL en avait déjà fait son cheval de bataille humanitaire il y a presque 10 ans. À l’époque, sous Sarkozy, BHL et Kouchner appliquaient leur fameux devoir d’ingérence à ce pays, l’un des plus pauvres du monde. Rien à voir avec les considérations économiques du boum pétrolier – le pays renferme un cinquième des réserves africaines en la matière (première) – ni avec les considérations géostratégiques, comme le vidage du pays et la constitution d’un Grand Israël.

Le discours de Jaku avec Cédric à ses côtés, rappelant les heures noires et la congruence juifs/réfugiés, est un grand moment de justification réthorique :

« Les périodes sont différentes, mais quand même ça nous renvoie à des périodes au cours desquelles y avait des gens qui savaient dire non et qui ont été, et qui demeurent dans notre mémoire l’histoire de la France, et l’honneur de la France »

La générosité humaine de cédric Herrou n’est pas en cause. Ce qui est dérangeant, c’est l’exploitation oligarchique – s’en rend-il compte ? – de son action. Écoutons-le :

« En France on a quand même des lois, et la souveraineté, c’est pas que sur l’édification de frontières, c’est aussi sur le respect des droits de l’homme, des droits de l’enfant, et c’est des gens qui ont des droits, avant tout »

Cependant, la logique humaine ou humanitaire peut comporter certaines contradictions :

« On se bat pour défendre des droits et en défendant les droits d’autres gens ont défend ses propres droits »

Ce qui est la meilleure manière de détruire la souveraineté nationale, le droit français et les droits des Français. Au bénéfice d’autres droits, évidemment.