Avant ce reportage de France 3, Arte a diffusé un documentaire sur les Naufragés de la mer de plastique. Il s’agit des migrants qui forment le gros de la main d’œuvre de cette immense zone agricole, un ancien désert transformé en zone fertile, dit « le potager de l’Europe ». Le prix de cette fertilité ? Un désastre écologique et humain.
Certaines tomates espagnoles ont beau être estampillées bio, elles sont pourtant produites dans des conditions loin de ce que l’on peut attendre d’une production biologique.
33 000 hectares de serres agricoles abritant des tomates, dont une partie en bio, recouvrent la région d’Almeria, en Andalousie (Espagne). Les tomates sont destinées au marché européen, dont la France. Pour obtenir l’autorisation de tourner des images, le Syndicat des producteurs andalous a demandé aux équipes de France Télévisions de signer un contrat de censure, autorisant les producteurs à modifier ou corriger le contenu réalisé. Les journalistes ont refusé.
La nervosité des maraîchers locaux s’explique : partout, des déchets de plastique, dont des sacs d’insecticide, jonchent le sol. Les bâches en plastique qui recouvrent les serres finissent, quant à elles, emportées par le vent et atterrissent dans les rivières asséchées la plupart du temps. Elles se mêlent aux déchets de sacs d’engrais, aux tuyaux d’arrosage ou encore au polystyrène, utilisé pour faire germer les plants de tomate.
« L’une des pires matières inventées par l’homme. Ça se décompose, et les poissons les mangent », fustige Marcos Dieguez, membre de l’association « Ecologistas en accion ». Les serres se rapprochent également dangereusement d’un parc naturel fréquenté par des oiseaux migrateurs. Des poissons meurent aussi après avoir avalé le plastique issu de la culture des tomates.