Michel Onfray, à 8’51 :
« Nous en sommes à cet état où effectivement nous allons disparaître. L’Occident va disparaître. Y a aucune raison pour qu’il puisse continuer à durer puisque ce qui faisait sa fondation, c’est-à-dire le christianisme, ne fonctionne plus, même chez les chrétiens. Les chrétiens ne croient plus à la parousie, les chrétiens ne croient plus à l’enfer, au purgatoire ou au paradis, les chrétiens ne croient plus à Satan, au diable, les chrétiens ne croient plus forcément à l’eucharistie, ne croient plus à la virginité de Marie, à la transsubstantiation ou à ce genre de choses. »
Parle pour toi, ducon !, répondrait le chrétien un peu tranchant aux affirmations de Michel Onfray, récemment invité – depuis qu’il a fait son coming out sioniste, ou islamophobe, au choix – sur la chaîne du renseignement franco-sioniste Thinkerview. C’était le 17 juillet 2020 et Michel prouvait qu’il n’avait rien compris au christianisme. Normal, pour un prof de philo athée fraîchement converti au sionisme par Éric Zemmour !
Pour ce qui nous concerne, nous avons la foi. Elle est toujours bien ardente, que les églises brûlent ou pas, et ce qui la maintient en vie, en incandescence, c’est le combat. Car une foi sans combat, ou une foi quand on a déposé les armes et montré son cul à l’ennemi, effectivement, c’est que de la cendre. Et c’est bien parce que la foi a quitté Michel qu’il peut sortir ce genre d’ânerie. Quand on généralise, on prend le risque de la simplicité, voire de la stupidité.
Thinkerview, c’est le site qui consiste à faire remonter les nouvelles personnalités siono-compatibles. Une belle interview, bien filmée, bien sobre, avec ce côté sépulcral de la caverne qui vous rappelle vaguement Socrate, un vrai philosophe ce coup-ci, une interview comme ça, ça vous change un homme, ça vous transmute un prof de philo pour terminales en intellectuel majeur. Michel, qui a dit tout et son contraire dans sa vie de grand producteur de livres (au moins 40 à ce jour, si ce n’est 400), a décidé que la foi chrétienne était morte.
Why not, comme disent les Rosbifs ?
Une foi qui se nourrit de son adversité
On sait tous que les civilisations meurent, donc pourquoi pas les religions, sur lesquelles ces civilisations sont en général fondées. Sauf que la foi chrétienne, et ça Michel semble l’ignorer, a quelque chose de très spécial, un pouvoir étonnant, on pourrait dire renversant : c’est comme le nationalisme, ça repousse plus fort quand on l’écrase. Cela fait maintenant un bon demi-siècle que l’américanisation de la société française a ringardisé la pratique religieuse, celle qu’évoque Michel dans sa petite provocation.
L’américanisation, c’est le remplacement de la foi par l’acquisition de produits de consommation, qui font jouir tout de suite, mais pas longtemps. Du coup il faut en acheter plus, encore et encore. On cite le Christ, qui avait prévu le coup :
« De cette eau vous aurez toujours soif »
Or, la foi apaise, et durablement. Elle permet de traverser cette vallée de larmes en tenant le coup, malgré les coups, parce que c’est pas tous les jours dimanche. La foi permet surtout aux pauvres de ne pas craquer, c’est une colonne vertébrale dans la tête, qu’on appelle l’Esprit (plus ou moins saint). Et quand l’esprit est fort, on se sent fort. Sensation à ne pas confondre avec un effet placebo.
La foi permet de se transcender, c’est le coup d’accélérateur dans Mad Max, c’est l’adrénaline qui permet à une Africaine à très gros cul de soudain grimper à toute vitesse dans un arbre parce qu’un rhinocéros charge. La foi permet à l’être humain de se sentir ou de rencontrer Dieu, un instant. Un instant seulement, chantait Brel, mais ce sont ces instants qui valent le coup de vivre. Le niveau d’organisation supérieur, comme disait Laborit.
Après l’américanisation, second coup au but dans le christianisme, et plus précisément sa pratique, car la foi ne se résume pas à sa pratique, la sionisation larvée de la société française. Elle a permis, en moins de 50 ans, de remplacer la religion d’État par une autre religion. Il a fallu, pour abattre le christianisme en France, 1789, la révolution bourgeoise qui a entubé les pauvres, puis 1905, et enfin Mai 68, c’est-à-dire le travail de sape des loges maçonniques.
Oui mais voilà, à l’image du Christ qui tendait l’autre joue à ses persécuteurs juifs, et non romains, les juifs de cour, par les juifs du quotidien, l’Église renaîtra quand ses ennemis l’auront définitivement raillée, abattue, brûlée. Quand il ne restera que des cendres, alors Elle reviendra. Parole d’Évangile !
Notre (courte) analyse des 150 minutes d’onfrayisme
Onfray ne dit pas que des bêtises, bien sûr, notamment sur le souverainisme, mais de la même façon que Zemmour, il peut partir de n’importe quoi, il retombera toujours sur ses pattes islamophobes ou sionistes. Chat alors !
Il faut croire que c’est sa colonne vertébrale (ou son échine) qui est extrêmement souple, tordable. Peut-être a-t-il vendu son âme au Diable, qui sait. Ah non !, il paraît qu’Il n’existe plus. Ça vaut peut-être mieux pour Michel...