La recomposition de la droite nationale avance à grands pas, accélérée par la défaite de Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle du 7 mai 2017.
Une défaite très relative puisqu’elle a réuni 10 638 475 voix sous son nom. Une victoire dans la défaite puisque jamais le FN n’avait réuni autant d’électeurs sur son programme. Un résultat analysé différemment selon qu’on soit de la tendance identitaire ou de la tendance sociale au FN, les deux tendances étant bien sûr avant tout nationales. C’est le ciment du parti fondé par Jean-Marie Le Pen. Un président d’honneur qui a pris sa plume et envoyé une longue lettre de 4 pages à tous les adhérents du Front.
Il y explique en substance qu’il faut tirer avec courage les leçons du dernier scrutin, revenir sur une ligne nationale basée sur le rejet de l’immigration de masse, source de bien des maux de notre pays. Il appelle à une refondation en forme de retour aux sources de son parti, c’est-à-dire à avant 2015, année qui a vu son exclusion du parti par sa propre fille, et année de ce qu’il appelle « la modification des objectifs prioritaires ».
Le Pen avance la raison de son exclusion :
Il termine sa lettre sur le retour « aux fondamentaux, lutter sans merci contre l’immigration et ses conséquences le chômage, l’insécurité et les déficits budgétaires et sociaux ». C’est justement ce qui l’opposait idéologiquement à Florian Philippot, parti du FN sous la pression de Marine Le Pen pour leur divergence de vues sur la stratégie : sociale pour Philippot, identitaire pour Marine Le Pen et sa nouvelle garde Collard-Ménard.
Philippot était ce vendredi 29 septembre invité de la matinale de LCI, et il a annoncé la transformation de son association Les Patriotes en parti du même nom. Son mouvement représente à ce jour une trentaine de conseillers régionaux, trois députés européens et un conseiller départemental. Une petite formation qui tend la main à Nicolas Dupont-Aignan... courtisé aussi par le nouveau FN, qui va bientôt changer de nom.
Florian Philippot : « C’est une formation politique, maintenant, Les Patriotes. Alors pas un parti. Juridiquement un parti. »
Audrey Crespo-Mara : « C’est juridiquement un parti politique. »
Florian Philippot : « Oui, bien sûr. Mais ça n’est pas un parti parce que nous ne voulons pas faire comme les partis traditionnels, vous savez, très hiérarchique, où tout part d’en haut, où on est là et on peut pas être ailleurs. Moi, je souhaite qu’on puisse fédérer toutes les bonnes volontés. Il y a des Patriotes partout, dans tous les horizons. Il faut que Les Patriotes soit un point de ralliement. Nous, on met la France avant tout. On n’est pas sectaire. Les patriotes pourront également adhérer à un parti politique ou à un syndicat, ça ne posera aucun problème. »
"C'est une formation politique maintenant @LesPatriotesLP" @f_philippot dans #LaMatinaleLCI pic.twitter.com/rVHZsYE2S4
— La Matinale LCI (@LaMatinaleLCI) 29 septembre 2017