Ça bouge sur le grand continent, et pas tout à fait dans le sens souhaité par l’empire américain...
Alors que le monstrueux Sila Sibirii devrait entrer en fonction le 2 décembre, avec en prime une vidéo conférence en direct entre Poutine et Xi, son petit frère de l’Altaï commence à pousser derrière. Rappelons que cette route occidentale est censée doubler le Sila Sibirii afin d’abreuver le dragon en gaz. Les 2600 kilomètres de tubes en Russie feraient la jonction avec le réseau chinois dans le Xinjiang.
Ce qui n’est encore qu’un projet a reçu un sérieux coup de « boost » de la part du Kazakhstan, très désireux d’entrer dans la danse. De quoi accélérer la signature d’un autre contrat pharaonique entre les deux poids-lourds eurasiens ? À suivre...
Plus au Sud, Pékin, décidément inarrêtable, a provoqué l’ire impériale en planifiant de développer le corridor économique Nord-Sud qui traverse le Pakistan, partant de la fameuse base stratégique de Gwadar pour arriver à la frontière chinoise.
Si tonton Sam est tellement nerveux, c’est qu’un vieil ami revient sur le devant de la scène : le gazoduc iranien. Autrefois connu sous le nom d’IPI, ce tube initialement prévu pour relier l’Iran, le Pakistan et l’Inde a été partiellement torpillé par les États-Unis au début de la décennie. L’Inde circonvenue, mais qui émet de temps en temps des bouffées de regret, reste le Pakistan, régulièrement « conseillé » par Washington de se tenir à l’écart du projet.
Si Islamabad seule n’aurait sans doute pas la force de résister aux pressions, l’équation est bouleversée par l’entrée en scène du dragon, qui regarde avec les yeux de Chimène l’or bleu iranien. Ce n’est pas nouveau mais c’est de plus en plus pressant, et les stratèges américains soupçonnent avec rage que le redéveloppement du corridor pakistanais n’est que le faux-nez d’une future liaison gazière entre Téhéran et Pékin.