C’est un article du Monde du 16 septembre 2020, payant, donc nous allons le résumer, avec la permission de monsieur Dreyfus, le grand patron de la Pravda française.
Emmanuel Macron a-t-il amorcé un virage dans sa stratégie de lutte contre le Covid-19 ? Vendredi 11 septembre, dans le huis clos du conseil de défense sanitaire, le chef de l’État a en tout cas adopté une attitude différente de celle du printemps : il s’est refusé à imposer des mesures contraignantes pour la population, malgré la recrudescence de l’épidémie. « On ne va pas faire payer à l’ensemble des Français le fait qu’on n’est pas bons sur les tests ! », a-t-il lancé. Si l’exécutif se vante d’avoir dépassé le million de tests par semaine, les délais d’attente pour les résultats, reconnaît-on au sommet de l’État, restent « trop longs ».
On dirait que Macron 1 pense à la réélection de Macron 2. Sans être des soutiens fervents du Président, force est d’admettre qu’en face de lui, il n’y a personne. Ses deux grands rivaux, Méluche et Marine, ont tout deux coulé pendant la covidation. Le leader de La France insoumise a envoyé un message désastreux à tous les révolutionnaires du pays – il y a encore de vrais insoumis à gauche – en acceptant de mettre le masque de la soumission lors de son université d’été.
De l’autre côté de la barrière politique, Marine Le Pen a démoli toute ambition présidentielle en défendant le vaccin obligatoire sur LCI. Ainsi, les deux prétendues extrêmes ne le sont plus, ce sont désormais deux partis pro-UE, pro-masque, on dirait une mutation foireuse des anciens PS et UMP, ces partis de gouvernement qui ont fini par mourir de trop se ressembler. On peut imaginer que LFI-RN se rejoindront un jour, mais pas sur un programme rouge-brun, avec autant de social que de national comme le prône E&R. Ce sera une sorte d’union nationale, mais sans grandes conséquences pour le pouvoir réel (la Banque).
En face de lui, le ministre de la Santé, Olivier Véran, et le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, venaient de plaider en faveur d’une fermeture des bars et des restaurants à Bordeaux et à Marseille, où l’évolution des contaminations est jugée « préoccupante ». Une proposition rejetée par le locataire de l’Élysée, soucieux de l’acceptabilité sociale de ces mesures, mais aussi d’en partager la responsabilité avec les élus locaux.
« Macron est convaincu qu’il faut laisser les gens vivre, tout en protégeant les personnes fragiles. Il a viré sa cuti », décrypte un familier de la Macronie. « La cohérence de la politique gouvernementale, elle est simple : elle s’appelle vivre avec le virus », a affirmé, pour sa part, le Premier ministre, Jean Castex, lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, mardi 15 septembre.
« Vivre avec le virus », cela peut avoir deux sens : commencer à revivre normalement après une psychose qui sera étudiée par les sociologues et les politologues dans moins de 10 ans comme une monstrueuse arnaque oligarchique (Raoult parle déjà de règlement de comptes « sanglant »), ou vivre sous la menace permanente d’un virus manipulé par la même oligarchie, qui servirait de levier répressif, de bouton rouge contre une population socialement trop bouillonnante. Un bouton contre la fièvre populaire, quoi...
Aux yeux de beaucoup, les objectifs du pouvoir ne seraient pourtant pas si limpides. « La stratégie française n’est toujours pas clairement définie », a ainsi souligné l’ancien directeur général de la santé William Dab, dans Le Journal du dimanche : « Veut-on éradiquer l’épidémie ou simplement la contrôler ? Ne protéger que les personnes fragiles ou se concentrer sur les clusters ? »
Le gouvernement, répètent ministres et conseillers, n’a pas choisi d’appliquer la méthode suédoise, consistant à laisser circuler le virus et à restreindre au minimum la vie sociale pour atteindre une hypothétique immunité collective.
On se dit que la raison revient à ceux qui ont crié au loup pendant des mois, quitte à se déguiser eux-mêmes en loups, quand le loup avait objectivement disparu, pour faire peur aux Français, augmentant de manière directe ou indirecte le nombre de morts du Covid ou d’autre chose... Mais le paragraphe suivant nous ramène sur Terre :
Le ministère de la santé reconnaît naviguer à vue « face à une maladie très évolutive ». Pour se laisser la possibilité d’adapter le dispositif, le gouvernement a d’ailleurs décidé de rallonger de six mois l’état d’urgence sanitaire, qui devait prendre fin le 30 octobre. Un projet de loi prolongeant jusqu’au 31 mars la possibilité de restreindre rassemblements et déplacements devait être présenté, mercredi, en conseil des ministres.
Le pouvoir ne renonce pas à son épée de Damoclès sur le peuple, mais ne peut pas non plus détruire totalement l’économie car là, des émeutes dans les supermarchés sont à attendre. Si les Français n’ont plus de pain, on vivra une situation à l’argentine comme au début des années 2000, quand le FMI a voulu restructurer le pays de Diego Maradona.
La stratégie de Macron est donc moins violente que prévu, mais il ne lâche pas ses armes contre les Français, puisqu’il ne lui reste plus que ça :
Dans l’intervalle, Emmanuel Macron cherche à concilier la reprise de la vie économique et sociale, tout en contrôlant l’épidémie. « La question n’est pas binaire, ce n’est pas santé contre économie », plaide-t-on à l’Élysée, où l’on résume la stratégie autour de « quatre piliers » : prévention, protection des personnes sensibles, tests à grande échelle et adaptation des mesures à la réalité locale.
Macron n’a pas cédé au dingue de la psychose, Jean-François Delfraissy, l’homme à tête de malade qui gère la santé de 66 millions de Français. Ce fou dangereux était pour un reconfinement, des mesures dures, et il a tout fait pour mettre la pression sur l’exécutif, qui a fini par ne pas le suivre. Comment et pourquoi ce type est arrivé au sommet de la décision ou du moins du conseil sanitaire, c’est un mystère sur lequel on va travailler.
Cependant, nous savons que Macron est un sacré filou, et malheureusement, le Français de base n’imagine pas son niveau de cynisme : il est capable d’utiliser un Delfraissy pour le lâcher ensuite en plein vol, lui attribuant tous les délires et les débordements liberticides de la lutte anti-Covid, pour apparaître comme le sauveur. Et là, on peut craindre pour l’avenir de Delfraissy, s’il en a un. Macron est capable de le sacrifier en public, et Delfraissy est peut-être en train de sentir le coup de poignard : il est détesté par tous les gens intelligents et raisonnables qui ne comprennent pas pourquoi, pour une grippe saisonnière légèrement augmentée (en laboratoire, selon le Pr Montagnier), on a foutu une partie du pays en l’air.
Des comptes seront demandés, et le revirement de Macron ressemble à celui de Mitterrand en 1943 : sentant venir la défaite des Boches, il a tout simplement changé de camp. Il est possible que, pensant à sa réélection (mais se foutant des Français le reste du temps), Macron veuille désormais passer pour le sauveur de la nation. Mais il doit encore passer par-dessus la tendance dure, incarnée par le dernier venu Mathias Wargon, l’ultrasioniste qui se prend pour le nouveau président du Conseil scientifique, et qu’on voit et entend de plus en plus. Et on sait qui donne les ordres, qui ouvre les portes des plateaux, en télé.
« Je remarque une reprise en main [du ministère] de l’Intérieur par rapport à [celui de] la Santé. Ce n’est plus la Santé qui a la main, mais les préfets et les élus », a observé, mardi, sur France Inter, Mathias Wargon, chef des urgences de l’hôpital Delafontaine, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis).
Effectivement, si les ordres préfectoraux obligent à mettre le masque en extérieur dans de nombreux départements, les flics ne s’agitent pas beaucoup pour verbaliser les Français qui les oublient... Déjà, Jean Castex, ex-monsieur Déconfinement, adopte un ton plus léger, on est moins dans la répression de ces salauds de Français qui, par leur insouciance, tuent d’autres Français en leur postillonnant dessus :
Au-delà de l’enjeu économique, le souci de l’acceptabilité sociale guide les choix impulsés par Emmanuel Macron. « Même si réduire la circulation du virus est une priorité, le Président veut à tout prix éviter une surenchère de restriction de libertés, qu’une partie de la population ne pourrait pas accepter », explique le député européen et ex-conseiller élyséen Stéphane Séjourné. « Je note toujours qu’il y a des antimasque, des antivaccins. Covid ou pas Covid, la France reste la France », a souligné, pour sa part, Jean Castex, mardi, à l’Assemblée nationale.
Conclusion de l’article, qui en dit long sur la peur de l’émeute au sommet :
« Après la période du confinement, l’opinion publique est fatiguée et inquiète, observe le directeur général adjoint de l’institut de sondage IFOP, Frédéric Dabi. Dans ce climat éruptif et insaisissable, le gouvernement veille à ce que la Cocotte-Minute n’explose pas. » En espérant que la pression de l’épidémie ne finisse pas par lui faire perdre le contrôle.
Merci au Monde de nous avoir laissés analyser cet article révélateur, qui montre une fois de plus qu’en haut lieu, deux tendances s’affrontent. Pour l’instant, c’est le Président qui tranche – apparemment – en faveur des Français. Mais pour combien de temps ? Les anti-masques et les anti-vaccins n’ont pas gagné, mais leur combat n’est pas vain, comme le soutient, de l’autre côté de l’Atlantique, Alexis Cossette. Nous sommes la cocotte-minute, à nous d’en prendre le contrôle.