En avril 2016, un chirurgien dont une cliente avait volé la sacoche publie sur Facebook les images de sa voleuse. L’avocat de la victime (la voleuse, pas le chirurgien) intervient dans Les Grandes gueules de RMC :
En France, le vol est toléré, comme l’usage des drogues douces. C’est un fait. Les policiers ont trop d’affaires de ce genre pour s’en occuper. C’est ce qu’ils disent. Il n’y aurait pas assez de budget ni de personnel. Il est vrai qu’il y a 1 000 cambriolages par jour dans notre pays. Quant aux vols directs, dans la rue, on ne les compte même plus. Les plaintes ne déclenchent une enquête que quand le modus operandi est le même, c’est-à-dire qu’on a des chances de pincer un multivoleur. Cependant, la justice relâche les multirécidivistes qui commettent de « petits » délits. Le vol est donc toléré.
Nous avons expérimenté le dépôt de plainte pour vol de portable. Voici comment ça s’est passé.
Melinda, 14 ans, se fait arracher son portable dans la rue un samedi matin, dans une grande ville de France. Elle va le lendemain matin accompagnée de sa mère au commissariat le plus proche déclarer le vol. Nous sommes dimanche. L’agent de garde, derrière son comptoir, lui fait remplir une fiche et lui demande d’attendre dans une petite pièce. L’attente dure 2 heures, si bien que la mère finit par laisser sa fille pour revenir plus tard. Il y a un seul client avant Melinda. Le père prend la place de la mère pour rester avec sa fille. L’attente dure encore 3 heures l’après-midi. Le policier derrière le comptoir ne fait absolument rien, et en début d’après-midi, quatre policiers en civil discutent sur le perron du commissariat. Personne ne prendra la plainte. Il n’y aura donc pas de plainte, et pas de vol.
Tant que la France aura une justice pourrie qui blanchit les voleurs et une police de base qui ne branle rien parce qu’elle s’estime sous-payée ou sous-considérée, les choses ne pourront pas changer. La délinquance se perpétuera, augmentant le sentiment d’impunité des voleurs, et augmentant d’autant le sentiment d’insécurité des victimes. Pourquoi s’étonner alors que des non-voleurs se fassent leur propre justice ?
Ce n’est pas un plaidoyer pour l’autodéfense, mais une mise en garde des « autorités » et des délinquants qui semblent se satisfaire de cet état de fait.
Dans les années 30 sous Staline, les « asociaux » – c’est-à-dire les délinquants – étaient déportés de Moscou par wagons entiers. De la même façon, sous Hitler, on pouvait laisser un vélo dans la rue sans qu’il soit volé dans la minute. Est-ce cela que notre élite politique cherche ? Qui’on remplace l’élite démocratique et impuissante par un dictateur efficace ?
Visiblement, pas mal de Français ne seraient pas contre en finir avec tout ce merdier...
En colère après des vols répétés dans son magasin, un commerçant rennais a diffusé sur Facebook les images d’une femme dérobant un article. Un procédé illégal qu’il assume pourtant pleinement.
Commerçant à Rennes, il est en colère. Lundi soir, il s’est (encore) fait voler un article dans son magasin. « J’étais dans mon bureau, où j’ai accès aux images de la vidéosurveillance en direct. J’ai vu une dame mettre un article sous son manteau. Mais le temps que je descende, elle avait déjà quitté le magasin », explique le patron, qui a publié, mardi midi, sur la page Facebook du magasin, la vidéo du larcin, extraite des caméras de vidéosurveillance.
Il a également déposé une pré-plainte sur Internet, demandant à être reçu par les services de police après le rush des fêtes, crucial pour son commerce. « Je porte plainte presque systématiquement. Mais ça prend du temps, et souvent ça n’aboutit à rien », se désole-t-il.
« J’en ai mal dormi la nuit suivante, poursuit le commerçant. Je me suis levé avec l’idée de mettre la vidéo en ligne. J’ai regardé les conséquences que cela pouvait avoir au niveau de la législation. On n’a pas le droit de faire ce que je fais, mais j’assume. »
Illégal
Publier sur internet des enregistrements de vidéosurveillance où les protagonistes sont reconnaissables est en effet passible d’une peine allant d’un à cinq ans de prison et 300 000 € d’amende pour atteinte à la présomption d’innocence et à la vie privée.
« Nous, on n’a pas le droit de fouiller quelqu’un, on n’a pas le droit de l’empêcher de sortir. Et quand on poste sur Facebook quelqu’un qui nous vole, en plein devant la caméra, c’est la voleuse qui devient victime… », peste le commerçant.
« Sur la vitrine, il est indiqué que le magasin est sous vidéosurveillance. J’ai fait une déclaration à la Cnil (Commission nationale de l’informatique et des libertés, N.D.L.R), tout est dans les règles, mais au bout d’un moment… »
Comment en est-il arrivé à cette extrémité ? « Le ras-le-bol, rétorque-t-il du tac au tac. On fait face à une recrudescence des vols à l’étalage. Il y a quelques jours, et malgré notre surveillance, deux jeunes ont piqué pour 270 € de marchandises d’un seul coup. » Une accumulation qui « peut mettre l’entreprise en péril ! »