La visite officielle en France du président mexicain Enrique Pena Nieto en France risque bien de lui laisser un goût amer. Déjà, la présence d’un détachement de son armée lors du défilé du 14 juillet a suscité la polémique. En effet, cette dernière est accusée de nombreuses exactions dans sa lutte contre les narcotrafiquants. Et, pour tout arranger, l’un d’eux, le plus célèbre tant qu’à faire, Joaquín Guzmán, dit « El Chapo », patron du cartel de Sinaloa, vient une nouvelle fois de se faire la belle.
En 2001, il s’était déjà évadé d’une prison censée être de sécurité maximale. Comment ? En couvrant ses gardiens d’or, tout simplement. Il est vrai que pour l’homme classé 57e fortune mondiale par le magazine Forbes, il ne s’agissait que d’un pourboire.
Le 22 février 2014, il est à nouveau arrêté dans sa villa de Mazatlán au Sinaloa, dans laquelle les forces de l’ordre mettent la main sur un arsenal digne d’une véritable armée. Mieux, on y découvre un invraisemblable réseau de tunnels permettant à « El Chapo » d’aller à sa guise dans telle ou telle de ses nombreuses résidences de luxe.
Ce samedi dernier, c’est encore grâce à un tunnel qu’il a pris une nouvelle fois la poudre d’escampette. Normalement, c’est le prisonnier qui creuse de sa cellule. Là, c’est le contraire : « El Chapo » a les moyens. Ainsi, ses gardiens, après s’être rendus compte que les écrans de vidéo-surveillance de ce détenu VIP étaient tombés en rideau, ont-il découvert, partant de sa douche, un tunnel long d’un kilomètre et demi, creusé depuis une bicoque en construction… Et pas n’importe quel tunnel, puisque équipé d’une ventilation et d’un ingénieux système servant à dégager terre et débris. [...]
Entre 2006 et 2012, et ce pour le seul Mexique, le bilan de la guerre du narcotrafic s’élèverait à 100.000 morts et près de 30.000 disparus. Entre 2012 et 2014 ? 80.000 autres victimes. Soit un total de plus de 200.000 morts.