Nicolas Domenach et Éric Zemmour sont d’accord sur un point : les gens se décident de plus en plus tard, que ce soit pour leurs vacances (en dernière minute...) ou pour les élections, parfois le dimanche matin devant les bulletins. Toujours est-il que la montée du bloc populiste, qui inquiète le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, est une donnée minimisée par les médias dominants, dont le favori est Emmanuel Macron, ou plutôt Nathalie Loiseau, non, Daniel Cohn-Bendit. Car c’est Cohn-Bendit qui œuvre pour la Macronie, c’est-à-dire le bloc libéral-libertaire. Un candidat d’une moralité à toute épreuve.
Vendredi 17 mai, dans RTL Politique, Zemmour analyse donc les sondages croisés avec ses propres connaissances, et il arrive à un bloc populistes et souverainistes, soit Bardella, Dupont-Aignan, Philippot et Asselineau, à 30%, ce qui équivaut à plus du double du score de la droite traditionnelle, créditée de 14% maximum, voire 12% pour les sondages les plus pessimistes (liste LR Bellamy).
Ce qui est, du point de vue des scores habituels des blocs sous la Ve République, effectivement un renversement historique. La droite classique serait laminée, comme la gauche classique l’est déjà. Et encore, on pourrait ajouter à ce bloc populiste de droite le bloc populiste de gauche de La France insoumise, mais on l’a vu, le souverainisme fait encore débat chez les mélenchonnistes. Ceux qui montrent trop d’engouement national finissent soit virés, soit au RN. Mais ce n’est qu’un début...
À huit jours de l’élection, jamais camp gouvernemental n’a été aussi affaibli, avec une opposition énorme mais divisée. On est dans un rapport 80/20, avec une présidence qui a perdu toute légitimité. On ne voit pas comment Macron et le gouvernement de Philippe pourraient survivre politiquement à six mois de Gilets jaunes et à une claque électorale. Mais la constitution de la Ve permet justement de tenir en minorité, c’est-à-dire de protéger l’exécutif des aléas d’un quinquennat. C’est ça, la stabilité politique à la française.
Les souverainistes qui nous lisent trouveront étonnant que la principale émission d’analyse politique de la presque première radio de France (récemment dépassée par France Inter) soit coanimée par un sioniste de droite et un sioniste de gauche, mais c’est un autre sujet et nous n’allons pas polémiquer à chaque fois qu’on chronique une émission audiovisuelle sinon on n’a pas fini.
« En Marche n’est pas inintéressant mais En Marche pour moi c’est une espèce, je l’ai déjà dit 100 fois, d’alliance du centre droit du centre gauche, de la bourgeoisie de droite de la bourgeoisie de gauche, c’est un bloc très intéressant d’ailleurs, c’est un bloc que j’appelle louis-philippard et qui est à 24, depuis la présidentielle entre 20 et 24... »
Il y a néanmoins quelques bêtises proférées au cours de ces 9’46, comme cette sortie du journaliste-système Nicolas Domenach : « On n’est pas à l’abri d’une croissance qui monte ». Et Yves Calvi qui enchaîne : « En ce moment les chiffres sont bons ». Il faudrait qu’Yves Calvi, qui gagne 83 000 euros par mois (avec ses collaborateurs), descende un peu dans le pays profond pour voir si « les chiffres sont bons ». Il risque d’y être moins bien reçu que dans les locaux de RTL.
Quant à Nicolas Domenach, il faudrait qu’il mette son analyse en accord avec sa fonction : la disparition du Parti socialiste, qui est actée et qu’il souligne avec Zemmour, devrait le voir disparaître de l’équipe des chroniqueurs chroniques de la radio et de la télé françaises. Le PS ne représente plus rien, alors Nicolas Domenach non plus. Pour le compte de qui parle-t-il ?
Mais si on y allait comme ça, tous les observateurs sionistes de la vie politique devraient dégager. En matière politique comme en matière médiatique, la proportionnelle n’est pas encore à l’ordre du jour : la Ve a permis à des pouvoirs à la fois minoritaires et impopulaires de se maintenir, ce qui n’était pas forcément l’objectif du couple de Gaulle-Debré. Un lecteur soulignait que les députés nationalistes ne représentaient que 1,38% de l’Assemblée. Ils sont en effet 8 sur 577. On peut donc en déduire que l’Assemblée nationale est de manière écrasante antinationale.
Bonus
Lundi 13 mai 2019, LCI organisait La Grande confrontation, un débat autour de l’Europe qui oppose, ô surprise, Daniel Cohn-Bendit à Éric Zemmour. S’il vous plaît, pas de commentaires désobligeants. Zemmour en a profité pour coller au mur une étudiante qui croyait parler au nom de la jeunesse... Elle a pris cher :
Éric Zemmour, à une étudiante Erasmus :
« Vous êtes une minorité de de la jeunesse, celle privilégiée des métropoles mondialisées. Il y a d'autres jeunesses qui ne sont absolument pas d'accord avec vous ». pic.twitter.com/0vowScBd0P
— Damoclès (@Damocles_Fr) 14 mai 2019
Pour les amateurs de combats politiques truqués, l’émission sioniste entière est ici.