« Il faut dire qu’il y a urgence. Il y a même le feu alors que la liste qui stagne autour de 5% menace de tomber sous la barre fatidique en dessous de laquelle aucun député de la liste ne serait élu au Parlement européen. À dix jours de l’échéance, un baromètre OpinionWay-Tilder pour Les Echos et Radio Classique donne même le PCF à 4%, un seul point derrière la liste des socialistes. » (Le Figaro)
C’est la mode. Quand votre campagne ne décolle pas, quand les sondages ne sont pas bons, quand vos livres ne se vendent pas, quand les médias ne vous invitent pas, il reste une chose à faire, à condition d’être de confession juive : en appeler à l’antisémitisme. Le moindre détail, un tag, un mot, un tweet (que n’importe qui peut écrire, surtout sous un compte anonyme), et tout est relancé. C’est le miracle (non reconnu par l’Église, enfin, pour l’instant) de l’antisémitisme tombé du ciel.
« Cette vieille peste, cette vieille haine, ce vieil antisémitisme qui est venu polluer notre campagne et cette haine, quelle que soit la minorité qu’elle vise, il faut qu’on s’unisse pour la traquer. Pour la traquer parce qu’elle ne disparaîtra jamais en fait. On le sait, y aura toujours du racisme, de l’antisémitisme, de la xénophobie, des gens qui seront attaqués en fonction non pas de ce qu’ils disent, ça c’est le débat démocratique, mais de ce qu’ils sont ou de leurs origines, et là-dessus il faudra qu’on soit tous unis, et qu’on soit tous là, à chaque fois. Pas ma propre personne, pas simplement les juifs, mais tous les autres, toutes les minorités qui sont attaquées, en fonction de ce qu’elles sont. »
Après les épreuves terribles traversées par le faux philosophe Alain Finkielkraut, voici que l’hydre de l’Antisémitisme – un monstre à 50 têtes qui repoussent toujours malgré les décapitations successives, allez comprendre pourquoi – s’attaque au gentil socialiste à gueule d’ange Raphaël – un prénom d’ange ! – Glucksmann. Et sous quelle forme : quelques inscriptions rapides au marqueur rouge sur une, oui, une seule affiche de campagne. L’horreur absolue, les heures sombres, la Betty Monde, Adolf et toute la clique. On devrait se taper ce soir, à la télé, la rediffusion des documentaires Hitler un monstre proche du RN, de Le CRIF c’est positif et de La LICRA c’est sympa.
Voici la réaction de la victime, portée au firmament des innocents par la presse :
Cette vieille peste ne disparaîtra donc jamais totalement. Et toujours il faudra la combattre. Partout. Quelle que soit la minorité qu’elle vise.
Nous ne baisserons jamais ni la tête, ni les yeux.
Et nous traquerons la haine. Sans relâche. pic.twitter.com/XJhlv091tq— Raphael Glucksmann (@rglucks1) 15 mai 2019
Franchement la Haine elle a qu’à bien s’tenir nom de Dieu ! On serait la Haine on serait pas fiers, non !
Une fois l’affiche rouge (de sang ?) médiatisée, on devrait avoir la visite du président de la République en personne au chevet du malade, enfin, de la victime. Comme ce pauvre Théo avec François Hollande, l’homme qui aura rabaissé la République au niveau de la racaille.
Hélas, le mouvement de foule dans l’élite n’a pas eu lieu. Selon Le Parisien, au lieu d’avoir la foule des grands jours antisémites (cimetière de Carpentras, assassinat d’Ilan Halimi, croche-patte de Sarcelles, grondage de Finky), il a fallu se contenter de Hugues Renson, député LREM, autant dire la misère.
Heureusement, Hugues a trouvé les mots :
Les projets politiques peuvent nous séparer, mais ce qui est essentiel nous unit : la République et l’unité de la Nation.
Nausée devant de telles inscriptions antisémites à #Paris. Elles n’ont pas de place dans notre pays.
Solidarité républicaine avec @rglucks1 https://t.co/DoHX66wFox
— Hugues Renson (@huguesrenson) 15 mai 2019
Que toutes les forces de police et d’enquête de France unissent leurs efforts pour retrouver rapidement le coupable, car on a pris l’habitude d’oublier ces histoires de vandalisme avec des auteurs qu’on ne voit jamais, qu’on n’attrape jamais, qui glissent entre les doigts de la République... Comme si un fantôme travaillait en douce et disparaissait aux moments opportuns... Pschitt, dans la nature le fantôme de l’Antisémitisme.
Mais l’Antisémitisme ne fait pas tout non plus, la preuve :