Le 1er février est le jour anniversaire de la création en France par le journal Le Monde d’un lamentable outil-de-censure-des-concurrents-gênants, intitulé « Décodex ».
Je commémore ce jour de deuil pour la liberté de la presse en France par cette demande de publication d’un droit de réponse :
Le Monde me fait l’immense honneur de se pencher sur mes travaux, que je mène depuis plus de dix ans, sur le gouvernement représentatif ; sur les critères de la démocratie ; sur le processus constituant nécessairement populaire ; sur le tirage au sort en politique et sur la souveraineté monétaire et politique, pour qu’advienne enfin une vraie liberté, une vraie égalité et une vraie fraternité au sein des peuples et entre les peuples du monde entier.
Son intérêt est cependant tout relatif en ce qu’il s’accompagne d’une mise à l’index d’écrits qu’il n’a probablement jamais consultés.
C’est ainsi que mes deux pages etienne.chouard.free.fr et chouard.org (Blog du Plan C) ont été classées parmi les sites peu fiables par le tristement célèbre Décodex, fruit bizarre d’accords financiers entre le quotidien français et de grands groupes américains du type Google (Cf. Le Monde, « Google finance de plus en plus l’innovation dans les médias français » édition du 17 novembre 2016, annonçant la création d’un « futur service de démontage des rumeurs »).
Le motif avancé ? « La diffusion des théories sur un prétendu "nouvel ordre mondial" sans preuve ni vérification » (sic).
Pourtant, aucune des trois « enquêtes » mentionnées en dessous dudit classement ne fait état d’un quelconque écrit par lequel j’affirmerais l’existence d’un prétendu « nouvel ordre mondial ».
Ni l’article de L’Express du 17 novembre 2014, ni celui des Inrockuptibles du 23 novembre 2014, ni celui de L’Obs du 26 mars 2012, tous trois cités comme sources du Décodex, n’autorisent le jugement péremptoire, malveillant, définitif, des journalistes du Monde sur ma personne et mes idées.
Au surplus, l’emploi de l’expression « nouvel ordre mondial » pourrait-il seulement justifier ladite mise à l’index quand on sait qu’elle est communément employée tant par Le Monde lui-même – qui l’évoque dans des milliers (!) de pages – que par d’éminentes personnalités intellectuelles ou politiques (Kissinger, Attali, Sarkozy, George Bush père, etc.) ?
Le seul point commun de ces trois « enquêtes » d’inégales factures, est la richesse immense des propriétaires des médias qui les ont publiées, soit précisément les personnes qui peuvent légitimement se considérer menacées par les thèses politiques profondément populaires que je défends avec ardeur.
La haine que le Décodex exprime est celle des riches contre le peuple compris dans sa définition concrète, réelle et prolétaire, qui est à l’origine des grèves et des révolutions.
Je défends principalement une idée originale et puissante d’auto-émancipation des peuples par rapport à leurs exploiteurs, à travers des ateliers constituants populaires : je prétends que ce n’est pas aux hommes au pouvoir d’écrire les règles du pouvoir, ce n’est pas aux professionnels de la politique d’écrire ou de réviser la constitution.
Seuls les citoyens sont légitimes et capables pour rédiger, pour réviser et pour protéger une constitution digne de ce nom.
L’enjeu sociétal majeur de cette idée est de retirer aux plus riches le contrôle politique des sociétés humaines, 1) en remplaçant le faux « suffrage universel » (élire des maîtres parmi des candidats que les riches peuvent aider) par un vrai suffrage universel (voter les lois), et 2) en contrôlant sévèrement les cinq pouvoirs (législatif, exécutif, judiciaire, monétaire et médiatique) par des Chambres de contrôles tirées au sort.
Il est notamment une idée puissante que je défends de toutes mes forces et qui déplaît peut-être souverainement aux richissimes propriétaires du Monde (et qui expliquerait peut-être la campagne de dénigrement que je subis depuis le grand succès de la courte vidéo de mon passage à Ce soir ou jamais ! au début septembre 2014, plus de 35 millions de vues sur Facebook, vidéo dans laquelle je dénonce précisément l’achat des journaux par des milliardaires pour gagner les élections et nous imposer leur droit) ce qui défrise peut-être les subordonnés des riches propriétaires du Monde, donc, c’est cette idée que l’information du peuple ne devrait jamais pouvoir être appropriée par personne et qu’une Constitution digne de ce nom prévoirait assurément que tout journal doit appartenir à ses journalistes et ne peut en aucun cas être acheté comme une marchandise (que ce soit par une entreprise ou par un particulier).
Le dénigrement, qui est l’âme de ce Décodex, ridicule entreprise de censure animée par des journalistes quelque peu fatigués par avance des enquêtes qu’ils n’ont pas commencées, exprime le véritable but poursuivi qui n’est ni la vérité ni l’information du public : il s’agit de discréditer une opinion politique en la déclarant non fiable sans même l’avoir jamais discutée.
Pour résumer, le journal d’information dit « de référence » Le Monde, une fois annexé par trois milliardaires, laisse tranquille ses faux « concurrents » (qui sont plus des complices que des concurrents depuis qu’ils ont été achetés eux aussi par les mêmes milliardaires) et dénigre gravement ses principaux concurrents (les journalistes amateurs, indépendants), ce qui est à la fois déloyal et illégal.
1) Personnellement, je ne parle JAMAIS de « nouvel ordre mondial » : ce n’est pas mon sujet et ce n’est pas mon approche de l’injustice sur terre. Les commentateurs de mon blog peuvent parfois l’évoquer (et alors ?) mais moi jamais.
2) Le Monde lui-même ne prouve pas (et ne vérifie pas davantage) ses propres allégations :
a) d’une part, les trois articles qu’il cite comme « preuves » de son mensonge sont issus de journaux qui appartiennent aux mêmes milliardaires que Le Monde, et,
b) d’autre part, ces trois articles n’utilisent même pas l’expression incriminée (« nouvel ordre mondial »)… Ces prétendues « preuves » sont donc complètement « bidons ».
3) Le Monde évoque lui-même ce « nouvel ordre mondial » qu’il interdit aux autres d’évoquer, dans des milliers de ses pages.