On se souvient que la Russie était dans un état de décrépitude avancée avant la venue au pouvoir de Poutine : un pays dont quelques oligarques milliardaires se partageaient les énormes richesses, un régime complètement corrompu dirigé par un alcoolique titubant abreuvé par les Américains, un peuple en piteux état.
Qu’a fait Poutine pour redonner vie à son pays et à ses habitants ? Il a commencé par faire une chasse féroce à tous ces oligarques pour que l’État puisse reprendre les choses en main et, donc, en premier lieu, les richesses.
Moyennant quoi, et quoi qu’on en dise, la Russie est redevenue une superpuissance et son peuple a globalement retrouvé confiance.
Dans un article paru en juin sur le site quillette.com, Joel Kotkin, un spécialiste des questions d’urbanisme, fait une analyse très pertinente sur ce qui se joue, actuellement, dans la Silicon Valley et, plus généralement, en Californie au niveau sociétal et humain.
Rappelons que la Silicon Valley, c’est le berceau des GAFA, du monde du numérique triomphant, du monde de demain.
Kotkin écrit :
« Les dirigeants habitant la Silicon Valley ou son jumeau, le Puget Sound, représentent maintenant 8 des 20 personnes les plus riches de la planète. Soixante-dix pour cent des 56 milliardaires de moins de 40 ans vivent en Californie, dont 12 à San Francisco seulement. En 2017, l’industrie des tech, principalement en Californie, a produit 11 nouveaux milliardaires. La région de la baie de San Francisco compte plus de milliardaires sur la liste Forbes 400 que toute autre région métropolitaine, à l’exception de New York, et plus de millionnaires par habitant que toute autre grande métropole. »
C’est donc le royaume des oligarques. Kotkin ajoute :
« Comme les princes barbares qui prirent le contrôle de l’Europe occidentale après la chute de Rome, les oligarques ont arraché le paysage numérique aux anciennes firmes industrielles et ont concentré leurs efforts pour le distribuer entre toujours moins de mains. Comme l’aristocratie médiévale, l’oligarchie technologique dominante, incarnée par des entreprises comme Amazon, Google, Facebook, Apple et Microsoft, n’a jamais produit de manifeste politique cohérent exposant sa vision technocratique de l’avenir. Néanmoins, il est possible de se faire une idée de ce que croit l’élite numérique et, plus révélateur, de discerner les contours du monde qu’elle veut créer. »
Ces oligarques dominants rêvent de quel monde ? Citant Greg Ferenstein, un chercheur qui a interviewé 147 « patrons » du numérique de la zone, il observe que la plupart des oligarques croient « qu’une part de plus en plus grande de la richesse économique sera générée par un groupe de plus en plus étroit de personnes très talentueuses ou originales. Tous les autres vivront de plus en plus grâce à une combinaison de "petits boulots" à temps partiel dans des entreprises et d’aide gouvernementale. » Or, ce type de travail à temps partiel a connu une croissance rapide, représentant environ 20 % de la main-d’œuvre aux États-Unis et en Europe, et devrait connaître une croissance importante.
C’est donc clairement une société de castes avec une classe dominante qui s’auto-entretient et des serfs qui seront maintenus en survie, quitte à ce que ce soit par des aides gouvernementales. Une situation très semblable à celle de la Russie d’avant Poutine. Il faut aussi noter que ces oligarques soutiennent et financent largement les opposants à Trump.
Conscient du danger, Donald a décidé de s’attaquer à ces monopoles et de les casser. Aux USA, on ne plaisante pas avec cela et il y a eu un précédent avec les télécoms.
Alors, espérons que Donald permettra à l’humanité de sortir de ce monde orwellien dans lequel nous sommes déjà.
Bonus : interview du géographe Boris Beaude à propos des GAFA, à la Radio télévision suisse, peu après l’élection de Donald Trump :