En 2007, une milice chiite soutenue par l’Iran appelée Asaib Ahl al-Haq a enlevé et assassiné cinq militaires américains dans une embuscade dans la ville irakienne de Kerbala. À l’époque, le secrétaire général adjoint du groupe était Akram al-Kaabi, un homme qui a, depuis, dit publiquement qu’il serait heureux de renverser le gouvernement irakien comme le chef suprême de l’Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, le lui demandait.
Connue comme Harakat Hezbollah al-Nujaba, elle fait partie maintenant des services de sécurité en Irak, mais elle combat en Syrie. Et les Nations unies viennent de l’accuser d’avoir participé, cette semaine, au massacre d’au moins 82 civils, dont 11 femmes et 13 enfants, dans l’Est d’Alep. Un massacre perpétré aux côtés d’autres alliés chiites de l’Iran et du dictateur Bachar el-Assad soutenu par l’Iran et la Russie.
L’armée syrienne en tant que force de combat est dépassée. Sans le soutien de l’air russe et des quelques 6 000 à 8 000 paramilitaires iraniens sur lesquels Assad se repose maintenant pour faire la guerre à sa place, Alep n’aurait jamais été reprise.
Les Iraniens ne cachent pas leur fierté d’avoir réussi.
« Alep a été libérée grâce à une coalition entre l’Iran, la Syrie, la Russie et le Hezbollah libanais », a proclamé ce mercredi le ministre de la défense de Téhéran, Seyed Yahya Rahim Safavi. « L’Iran est l’un des membres de cette coalition qui approche de la victoire et cela montre notre force. Le nouveau président américain devrait tenir compte du pouvoir de l’Iran. »
Cette dernière phrase ne doit pas être lue comme un simple avertissement de pure forme pour le président élu Donald Trump. C’est un fait que Trump et son équipe doivent avoir en tête. Trump a clairement dit qu’il veut se placer du côté russe dans cette guerre, alors qu’il est farouchement opposé à l’Iran. Mais dans le monde réel, ils sont du même côté.
Le président élu a peut-être été incohérent sur un grand nombre de questions politiques tout au long de la campagne 2016 et pendant cette période de transition, mais il a été totalement cohérent sur un point. Il est absolument et catégoriquement opposé à laisser le champ libre à la République Islamique iranienne dans sa conquête du Moyen-Orient, au détriment des intérêts américains, comme l’a laissé le faire, selon lui, Barack Obama pendant huit ans.
Non seulement Trump a fulminé contre l’accord entre l’Iran et Obama – « l’une des pires négociations jamais réalisées par un pays dans toute l’histoire » –, mais il a promis soit de déchirer cet accord, soit de le renégocier, alors que tous ses principaux conseillers en matière de sécurité nationale sont des faucons opposés à l’Iran.
Le général en retraite James « Mad Dog » Mattis, par exemple, choisi par Trump pour être secrétaire à la Défense, a déclaré à un think tank de Washington en avril dernier que « parmi les nombreux défis auxquels est confronté le Moyen-Orient, le régime iranien est, de [son] point de vue, la menace la plus durable pour la stabilité et la paix au Moyen-Orient ».
Le Républicain Mike Pompeo (élu du Kansas), critique virulent de l’Iran, a été choisi par Trump comme directeur de la CIA. Il a déjà appelé le Congrès à « agir immédiatement pour arrêter toutes les livraisons de pétrole à l’Iran, restaurer des sanctions économiques, et demander à ce que nos alliés fassent de même ».
Pompeo a également lié le Joint Comprehensive Plan of Action, le nom officiel de cet accord, à l’expansionnisme iranien, notant que rien dans le protocole n’empêche Téhéran de « continuer à financer le financement des activités terroristes, du Hezbollah au Hamas, des Houthis au Yémen aux milices chiites en Irak ».
John Bolton, pressenti par Trump pour être sous-secrétaire d’État, est d’accord avec Mattis sur le fait que l’Iran est la puissance la plus nuisible au Moyen-Orient, mais il va encore plus loin : le changement de régime, a-t-il déclaré au site de droite Breitbart, le mois dernier, est la « seule solution à long terme ».