Au lendemain du premier tour de l’élection présidentielle, les personnalités politiques commentent les résultats.
La grande mosquée de Paris appelle les musulmans à voter « massivement » Macron. « Il apparaît que tous les Français doivent impérativement rester unis et rassemblés face à la réalité de la menace incarnée par des idées xénophobes dangereuses pour notre cohésion nationale », estime l’institution phare de l’islam dans la capitale depuis 90 ans, sans citer la candidate du FN Marine Le Pen. Le Conseil français du culte musulman (CFCM), instance représentative de la deuxième religion de France pourrait aussi s’exprimer dans l’entre-deux-tours « au vu de la situation exceptionnelle », a indiqué à l’AFP son président Anouar Kbibech.
Marine Le Pen dénonce « le vieux front républicain » autour de Macron. En visite à Rouvroy (Pas-de-Calais), la candidate FN s’en prend à ceux qui rallient son rival : « Le vieux front républicain tout pourri, dont plus personne ne veut, que les Français ont dégagé avec une violence rare, essaie de se coaliser autour de Monsieur Macron. J’ai presque envie de dire tant mieux ! »
Le PS va imprimer 4 millions de tracts pour Macron. Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, annonce qu’un tract appelant à voter Emmanuel Macron va être imprimé à 4 millions d’exemplaires, affirme un journaliste de BFMTV sur Twitter.
Cosse (EELV) furieuse contre Mélenchon. Invitée de Franceinfo, l’écologiste Emmanuelle Cosse (EELV), soutien de Benoît Hamon, n’épargne pas Jean-Luc Mélenchon, accusé de ne pas avoir « voulu faire un choix » dans le but de contrer Marine Le Pen au second tour. « Je crois que s’il y a une chose qui m’a mise en colère hier soir, c’est bien le discours de Jean-Luc Mélenchon, lâche-t-elle. Quand on est responsable politique, on est responsable ». Jugeant son attitude « inadmissible », Cosse s’interroge : « Est-ce vraiment être de gauche que d’avoir cette position ? »
David Rachline (FN) pense que le débat de l’entre-deux-tours va avoir lieu. À la question « vous n’avez pas de doute, ce débat aura lieu ? », le directeur de campagne de la candidate FN répond sur France Info : « Je pense, il devrait avoir lieu ». « Et là on devrait voir de manière extrêmement claire les deux choix de société qui sont proposés par l’une et par l’autre », poursuit-il.
En Marche ! « doit devenir un parti », plaide Jean-Pierre Mignard. « Le mouvement En Marche ! ne doit pas arrêter de marcher. Et s’il n’arrête pas de marcher, il doit effectivement devenir un parti politique », défend l’avocat Jean-Pierre Mignard, proche de François Hollande et soutien d’Emmanuel Macron, sur Public Sénat et Sud Radio. « À l’intérieur de la Ve République, vous avez toujours eu des majorités de coalition mais le président a toujours son parti », rappelle-t-il.
Bourse : Macron ravit les places européennes. Ce lundi, la bourse de Paris a bondi à l’ouverture de 4,1 %, les investisseurs exprimant par là un soulagement après l’arrivée en tête d’Emmanuel Macron au premier tour. À 9 heures, l’indice CAC 40 prenait ainsi 208,68 points à 5 267,88 points, tandis que les titres du secteur bancaire grimpaient de près de 8 %. Les bourses européennes, comme celles de Francfort ou Madrid, ont également enregistré ce matin un « effet Macron ».
Éric Coquerel (France Insoumise) exclut tout vote FN. « Marine le Pen ne passera jamais. Je peux vous le dire à l’avance, elle sera battue. Vous savez que nous sommes les adversaires irréductibles du Front national, l’antithèse du Front national. Nous n’avons jamais imaginé mettre un bulletin de vote pour le FN », précise le porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, sur France Inter. Comme Danielle Simonnet plus tôt, il rappelle la philosophie de son mouvement qui ne s’est pas encore prononcé entre un vote blanc et un vote Macron : « Nous avons 440 000 personnes qui ont appuyé cette campagne d’un air vraiment nouveau, les Insoumises et les Insoumis et c’est à eux de décider quelle sera la forme de la consigne ou en tout cas leur avis pour le deuxième tour ».
« La bataille contre le Front national » n’est pas jouée, s’inquiète Nathalie Kosciusko-Morizet. « On a toujours tort de considérer que c’est fait, que c’est gagné », prévient la députée LR sur France Info. « J’appelle clairement à voter Emmanuel Macron », explique-t-elle, même s’il y a « un certain nombre de sujets qui méritent des clarifications », comme la place des communautés en France et les moyens de la lutte contre le terrorisme.
Estrosi (LR) compare Macron à de Gaulle. Le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, Christian Estrosi, invité de Télé Matin, sur France 2, affirme que « le Général de Gaulle était un homme en marche », en référence au nom du mouvement d’Emmanuel Macron. Appelant à voter pour ce dernier, l’ancien maire de Nice déplore la position d’Eric Ciotti, lequel n’a pas appelé à voter pour l’ancien ministre de l’Économie au second tour. « Je pensais que nous partagions les mêmes principes », glisse Christian Estrosi.
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Quels soutiens pour Marine Le Pen ?
En dehors du Front national, du Siel et du Rassemblement bleu marine, les alliés politiques de Marine Le Pen se réduisent à peau de chagrin. Lundi, Christine Boutin a appelé à un rassemblement contre Emmanuel Macron, qui devrait lui bénéficier du « front républicain ». Quels autres ralliements peut espérer la présidente du FN d’ici le second tour, le 7 mai ?
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Pour l’instant, elle est la seule du camp Fillon à le faire, ou en tout cas à l’annoncer publiquement. Françoise Hostalier, coordinatrice de François Fillon dans le Nord, et secrétaire d’État à l’Enseignement scolaire d’Alain Juppé en 1995, a annoncé dans La Voix du Nord qu’elle voterait donc Marine Le Pen pour « faire battre Macron », qu’elle juge « pas digne de la fonction suprême », en raison notamment de ses propos sur la colonisation de l’Algérie et sa confusion sur « l’île de Guyane ». L’idée de cette ex-élue : remporter les législatives avec Les Républicains et imposer un Premier ministre à Marine Le Pen.
Autre personnalité de la droite traditionnelle à succomber à la tentation FN : l’ex-patronne du Parti chrétien-démocrate Christine Boutin, figure de la Manif pour tous et condamnée pour des propos homophobes par le passé. L’ancienne ministre du Logement avait annoncé dimanche attendre que Marine Le Pen « s’engage sur trois points fondamentaux : la préoccupation vis-à-vis de la personne humaine et des plus fragiles en particulier, l’abrogation de la loi Taubira (sur le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels) et une Europe renouvelée. » Lundi, elle a sauté le pas, appelant sur Twitter à un rassemblement contre Emmanuel Macron.
Avant le 2eme tour J'appelle à un rassemblement #TouscontreMacron
— christine Boutinن (@christineboutin) 24 avril 2017