Le parti espagnol anti-establishment d’extrême gauche Podemos est le grand perdant du dernier sondage politique mené par la firme de recherche Metroscopia, et commandé par le journal El País.
Il indique le parti socialiste, le PSOE et le Parti populaire du Premier ministre Mariano Rajoy ont réalisé de meilleurs scores qu’au début de cette année, avec respectivement 23,5% et 23,1% des intentions de vote. En revanche, Podemos ne recueille la sympathie que de 18,1% des participants, soit un recul de 3,4% par rapport au dernier sondage qui date d’il y a 3 semaines.
En janvier, le parti de Pablo Iglesias culminait encore à 28,2% des intentions de vote. Cependant, le nouveau venu sur la scène politique espagnole, le parti centriste Ciudadanos, a séduit 16% des participants au sondage.
Selon Vincenzo Scarpetta du think-tank Open Europe, Podemos paye le prix du chaos et du contrôle des capitaux en Grèce :
« Les troubles et les contrôles de capitaux en Grèce sont susceptibles de détourner les électeurs espagnols indécis de Podemos, car ils pensent que le parti ne sera pas capable de tenir ses promesses. Ce que l’on peut retenir des négociations grecques, c’est qu’il n’est pas question d’un autre euro. Il existe une voie évidente de discipline fiscale et de réformes structurelles, mais si vous n’êtes pas d’accord, on vous montre la porte. »
Dans l’édition de samedi du même journal, José Manuel Garcia-Margallo, le ministre espagnol des Affaires étrangères, se prononce en faveur du report aussi lointain que possible des élections espagnoles prévues pour plus tard cette année. Un tel report serait avantageux pour le parti au pouvoir Partido Popular. Dans la même interview, Garcia-Margallo confirme que les projets d’indépendance que la Catalogne vient de renouveler n’ont impressionné Bruxelles que faiblement et que Podemos est considéré comme un problème beaucoup plus urgent.