La Belgique se range derrière le Royaume-Uni, qui après la chaude rencontre Sunak-Zelensky veut à la fois former des pilotes ukrainiens sur F-16 (un avion de chasse américain), et livrer un jour une flotte de ces appareils à Kiev, ce qui constituait il y a peu une ligne rouge pour l’UE.
Aujourd’hui, après l’annonce de Macron qui veut lui aussi former des pilotes ukrainiens en France, la guerre OTAN-Russie prend une autre dimension. L’avion de chasse est un appareil d’attaque qui n’est pas seulement fait pour défendre le sol ukrainien, mais pour porter le danger en Russie même. C’est du moins comme cela que les Russes comprennent cette évolution.
La formation et la livraison auront lieu dans le cadre d’une « coalition internationale », expression utilisée par les Américains quand ils veulent imposer leur loi (voir les 2 guerres du Golfe et la guerre d’Afghanistan). Cette coalition intéresse au premier chef les Américains, puisque le F-16 est l’avion le plus vendu en Europe, au détriment des chasseurs européens, franco-allemands en l’occurrence.
Concrètement, le pouvoir belge, selon le quotidien De Morgen, ne va pas livrer ses F-16 avant d’avoir touché des F-35, eux aussi américains, l’avion qui connaît le plus de bugs. Il s’agit pour la Belgique de protéger l’espace aérien du Benelux et en partie celui des 3 pays baltes. L’armée de l’air belge compte une cinquantaine de F-16, mais la plupart sont déclassés.
En décembre 2021, ils cumulaient déjà presque 8 000 heures de vol, ce qui réduit leur fiabilité, et donc leur efficacité. Il est probable que ce sont ces appareils fatigués qui seront refourgués aux pilotes ukrainiens en formation, mais aussi sur place en Ukraine.
Pour l’instant, à travers ses proxies que sont la Pologne et la Belgique, l’Amérique n’envoie pas de matériel offensif trop sophistiqué. L’US Army n’a ainsi livré que deux batteries anti-aériennes Patriot à Kiev, dont l’une a peut-être déjà été détruite, selon le gouvernement russe. Tous les dépôts de munitions et d’armes de l’OTAN sont la cible des drones et des missiles russes.
In Khmelnitsky, after the strike of the Russian Aerospace Forces, the ammunition for the Leopard and Marder tanks was destroyed. There was also a cargo from Denmark, Germany, Italy and Japan for €200-220 million
Also, in addition to ammunition, €83 million worth of satellite… pic.twitter.com/AmVB85nZmo— Spriter (@Spriter99880) May 14, 2023
La nouvelle venue de Belgique, après l’annonce britannique, a fait l’effet d’un shoot d’adrénaline à toute l’équipe de Pujadas sur LCI, qui a tout misé sur une victoire de l’axe du bien, rebaptisé coalition internationale. Le sourire de Pujadas, devenu le porte-parole français de l’OTAN, juste derrière le ministrion Lecornu, en dit long :
Pendant ce temps, l’Europe et les pays du G7, jamais avares d’un machin technocratique, lancent un « registre des dommages provoqués par la Russie », ce qui permet là encore de placer l’UE dans le camp du bien. Cet objet administratif qui sent très fort l’oncle Sam se propose de lister les réparations afin de déclencher des poursuites contre Moscou. On sait ce que signifie « réparations » : un nouveau marché pour les multinationales US, dont celle de Larry Fink.
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Le problème, c’est que Moscou n’est pas Bagdad, et que Poutine n’est pas Saddam. L’Occident, sous la coupe des USA, applique sans sourciller les mêmes schémas depuis des décennies. Ce registre, sorte de grand livre blanc antirusse, sera hébergé à La Haye, où trône déjà la Cour pénale internationale, celle qui peut viser tous les pays et dictateurs, sauf bien sûr Israël et les États-Unis.
On sent comme l’envie d’organiser un nouveau Nuremberg. Sauf que pour ça, il faut être vainqueur...