Critiquant « un nouveau modèle de colonisation » tiré par la mondialisation et venu de l’Occident, le président turc Recep Tayyip Erdogan a plaidé pour une résistance commune de la Turquie et de l’Afrique. Il entend pour ce faire ouvrir des ambassades turques dans toutes les capitales africaines, démultiplier les visites et les accords de coopération bilatérale.
Ils avaient écouté patiemment le discours du président tchadien Idriss Déby Itno, également président de l’Union Africaine, co-organisateur de la rencontre.
Mais soudain, c’est comme un seul homme que se sont levés mercredi midi un millier de participants pour accueillir à la tribune le président turc Recep Tayyip Erdogan venu ouvrir le forum d’affaires Turquie-Afrique qui se termine ce jeudi soir à Istanbul.
Avant de sacrifier au rituel de la photo de famille avec les officiels présents, c’est dans un auditorium placé sous très haute sécurité qu’il a souhaité associer le développement du continent africain au dynamisme économique retrouvé par la Turquie durant cette dernière décennie.
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Devant un parterre de délégations de ministres, d’entrepreneurs et d’investisseurs turcs et africains, il a ainsi défendu sur un ton plutôt martial sa vision du développement. « Notre monde est devenu un village, cela crée un gouffre dans tous les pays car la mondialisation est accompagnée de normalisation. Elle est mal interprétée par les Occidentaux qui la voient comme une normalisation qui ne tient pas compte des dynamiques régionales, que ce soit pour les droits de l’homme ou pour les hausses d’intérêts du Fonds Monétaire International. Je la conçois comme un nouveau modèle de colonisation, nous autres Africains et Turcs incarnons la résistance à ce modèle », a-t-il poursuivi proposant des coopérations gagnant-gagnant génératrices d’emploi.