La Turquie et la Russie ont scellé lundi leur réconciliation, en dépit de désaccords sur la Syrie, avec la signature d’un projet majeur de gazoduc à l’occasion d’une visite du président Vladimir Poutine à Istanbul. L’accord a été signé lors d’une cérémonie en présence de M. Poutine et de son homologue turc Recep Tayyip Erdogan.
Ce projet, baptisé TurkStream et d’un coût estimé à plus de dix milliards de dollars, permettra à la Russie d’acheminer du gaz vers la Turquie et l’Europe sous la Mer noire. Il avait initialement été dévoilé fin 2014 en même temps que l’abandon, en pleine crise ukrainienne, du projet South Stream par la mer Noire, bloqué par l’Union européenne.
L’accord signé lundi « prévoit la construction de deux lignes de gazoduc sous la Mer Noire », a indiqué à la presse le PDG de la compagnie russe Gazprom Alexei Miller. « La capacité de chacune de ces lignes est de 15,75 milliards de mètres cubes de gaz par an ».
La première ligne alimentera les consommateurs turcs et la deuxième l’Europe. Leur construction devrait être achevée d’ici 2019, a-t-il précisé.
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« Les études montrent que le tracé turc est le plus rentable et le plus économique pour transférer » le gaz, avait souligné plus tôt M. Erdogan.
Dans un signe d’apaisement des relations, M. Poutine a même assuré que la Russie réduirait les prix du gaz qu’elle vend actuellement à la Turquie. « J’ai pleinement confiance dans le fait que le processus de normalisation entre la Turquie et la Russie va continuer rapidement », s’est félicité M. Erdogan.
En représailles à la destruction de son bombardier, la Russie avait imposé une série de sanctions économiques contre la Turquie, dont l’interdiction de vols charters vers le pays. Cette mesure avait entraîné une chute de 83% du nombre des touristes russes en Turquie en un an.
Déterminés à tourner la page, les deux pays veulent désormais renforcer leurs échanges économiques pour les porter à 100 milliards de dollars par an.
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