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Que le monothéisme ne soit pas une invention juive, on s’en doute bien : l’Unité de Dieu n’est pas une « invention » humaine, c’est une évidence métaphysique qui s’impose naturellement à l’esprit de celui qui s’interroge sur la nature de l’Absolu. Evidence qui n’a échappé à aucun peuple et dont témoignent tous les textes sacrés.
S’il fallait parler d’ « invention », ce serait plutôt à propos d’un soi-disant « polythéisme » des origines qui se serait progressivement affiné pour aboutir à la conception universelle d’un Dieu unique et unificateur : idée fausse qui procède d’une confusion entre Dieu en tant que principe unique et la multiplicité indéfinie de formes et d’attributs qu’il est libre de prendre selon son bon vouloir.
Et c’est finalement ce que fait Youssef Hindi : prendre pour des « divinités distinctes » les divers Noms ou Attributs que Dieu se donne de manière à se rendre accessible à l’humanité et dont chacun renvoie à un certain aspect de sa Personnalité. Cette idée n’est d’ailleurs pas étrangère à l’Islam puisque, dans le Soufisme, Allah se voit doté de 99 « Noms divins » ou « Attributs », sans que cela ne remette en question son Unité ni son Universalité.
Cette primauté d’un Dieu unique comme source unique de toutes les religions est symbolisée chez les juifs par le passage de la Genèse qui relate la rencontre entre Abraham et Melkitsedeq, où il est écrit que le premier remet « la dîme » à celui qui s’exprime au nom du « Dieu Très-Haut » (El Elyon). En d’autres termes, Melkitsedeq « révèle » à Abraham un Nom - c’est-à-dire une dimension - de la Divinité que le patriarche des hébreux ignore… Le rapport de subordination du premier à l’égard du second est évident et Melkitsedeq n’est… pas juif.
Il y aurait d’ailleurs des rapprochements particulièrement intéressant à faire à cet égard entre Melkitsedeq, Enoch, et - last but not least - Jésus-Christ dont Melkitsedeq est - selon l’aveu même des Evangiles - une préfiguration.
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