Aux confins de la Haute-Marne et de la Côte-d’Or, le Parc national des forêts de Champagne et Bourgogne doit voir le jour d’ici 2019. Sur 241.000 hectares, dont 3.000 de réserve intégrale, pour protéger et mettre en valeur les « feuillus de plaine » et la biodiversité qu’ils abritent.
« 80% de la forêt qui nous entoure étaient là au moment de la Révolution française, c’est extrêmement rare », résume Hervé Parmentier, directeur du Groupement d’intérêt public (GIP) chargé de mettre en place le premier parc national français dédié à la forêt.
Comme les dix autres, il aura une mission de protection d’espèces sensibles comme le sabot de vénus – une orchidée – ou le narcisse des poètes, sur un territoire emblématique des forêts tempérées de France.
Ou encore la cigogne noire – plus rare et plus discrète que sa cousine blanche – dont on aperçoit un nid imposant perché sur un arbre, à l’écart des sentiers fréquentés. « Un indicateur écologique », selon Paul Brossault, technicien à l’Office national des forêts (ONF). « Sa présence indique que la nature est en bonne santé. »
Mais le parc devra aussi « contribuer à l’activité économique locale », insiste M. Parmentier, car l’histoire de cette forêt se confond avec celle de ses habitants. « Ici, l’homme a en partie façonné les paysages, il y a toujours eu un lien social et économique. »
Au beau milieu des zones boisées, des murets recouverts de mousse témoignent d’une présence ancienne. Mais dans les villages qui parsèment le territoire, de nombreuses maisons en pierre de Bourgogne demeurent aujourd’hui volets clos et les commerces se font rares.
« Terre d’exception »
Lancé en 2009 par le Premier ministre de l’époque, François Fillon, le futur parc suscite chez certains l’espoir de voir revivre une région située au coeur de la « diagonale du vide », en proie à la désertification rurale.
« C’est un territoire en perdition démographique et économique, qui ne peut pas se priver d’un projet comme ça », lance Bruno Roger, qui possède dix ânes avec lesquels il fait découvrir « l’intimité de la forêt » aux visiteurs de passage.
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La forêt française en quelques chiffres
Avec plus de 30% du territoire métropolitain et 440 000 emplois induits, la forêt française est un secteur important de l’économie française, porteuse d’innovations. Interview de Véronique Borzeix, sous-directrice des filières forêt-bois, cheval et bioéconomie.
La forêt française c’est 16,5 millions d’hectares, soit 31% du territoire métropolitain et 8 millions d’hectares en outre-mer.
C’est la 4e forêt européenne par sa surface.
Enfin, c’est un secteur qui génère 440 000 emplois en France.
Pourquoi et comment entretenir la forêt ?
La forêt française, c’est une forêt créée et entretenue par l’Homme.
La gestion forestière passe par les coupes de bois. Elles permettent de laisser davantage de place et de lumière aux jeunes arbres.
Les forêts se régénèrent par voie naturelle ou plantation. C’est alors l’occasion de planter des essences mieux adaptées, au changement climatique par exemple ! Cette régénération est utile, elle renforce la vitalité des forêts en les aidant à résister aux maladies, aux incidents climatiques et favorise le rôle dépolluant des forêts.
Enfin, le bois issu des coupes est vendu et alimente tout un secteur économique. Couper plus de bois et gérer durablement la forêt, tels sont les principaux objectifs du Programme national de la forêt et du bois. Pour cela, nous bénéficions des savoirs-faire des forestiers français.
Quels sont les principaux débouchés pour le bois ?
La forêt française produit chaque année environ 36 millions de m³ de bois. Ce bois sert à la construction (charpente, menuiserie, ameublement), à l’industrie du papier, du bois composite, au bois énergie ou encore à la fabrication de molécules qui entrent dans la composition de produits pharmaceutiques notamment. L’exploitation du bois, c’est donc à la fois des débouchés classiques et bien connus, mais aussi, de plus en plus, des utilisations innovantes, qui offrent une alternative aux matières fossiles. Le secteur forêt-bois joue un rôle particulièrement important dans le secteur de la bioéconomie.
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