Monique Ledain, 80 ans, profite de l’air frais de Bondoufle (Essonne) depuis un petit moment. Mais bien malgré elle seulement.
Cela fait plusieurs semaines que cette habitante de Thiais ne peut plus rentrer chez elle : sa maison est occupée par des gens qu’elle ne connaît pas. Depuis, cette retraitée, qui vit une partie de l’année à la Rochelle (Charente-Maritime), est hébergée dans l’Essonne par son cousin et son épouse. [...]
- Monique, qui a vécu plus de 50 années à Thiais, ne peut pas regagner sa maison, où elle ne vit qu’une partie de l’année.
Légalement, si un propriétaire s’aperçoit de la présence de « squatteurs » plus de quarante-huit heures après leur intrusion, la police n’est pas en droit de les expulser. Alors que faire ? Monique est allée porter plainte au commissariat. « On m’a dit que je devais prendre un avocat et entamer une procédure auprès d’un tribunal de grande instance », raconte-t-elle. « Entre la constatation de l’occupation et l’expulsion il peut facilement se passer un an », explique-t-on à la CNL (confédération nationale du logement) 94. L’association précise qu’en cas de squat, la trêve hivernale – cinq mois durant lesquels toute expulsion du locataire est interdite – « ne fonctionne pas ». Lundi, Monique reprendra le train pour la Rochelle la boule au ventre. Et d’assurer, avec de la colère dans ses grands yeux clairs, que si elle revient dans un mois et que rien n’a changé, « ça va mal se passer ».