65 suicides [1] parmi les forces de l’ordre depuis le début de l’année 2017 : il faudra plus que quelques « réunions syndicales » avec le vieux Gérard Collomb pour apaiser les tensions.
Plus de la moitié de ces suicides ont été commis avec une arme de service : de quoi alerter sur le sentiment qui prévaut lorsque ces hommes passent à l’acte. Déconsidérés, devenus des cibles en proie à la violence gratuite, utilisés à contre-emploi dans des conditions déplorables, pas soutenus par la hiérarchie, menacés par les réformes fiscales et manquant de moyen : les garants de la sécurité républicaine ont des raisons d’être en colère. Ou de désespérer.
Dans la nuit de mercredi à jeudi 14 décembre 2017, c’est un CRS de 55 ans qui a mis fin à ses jours à son domicile de Saint-Brévin, en Loire-Atlantique. Une balle dans la tête.
Il semble que le rôle de tirailleurs de la France néolibérale ne fasse pas rêver ces hommes qui se sont engagés pour le bien public.
Et quand on songe aux coupes budgétaires et aux politiques antiterroriste et migratoire de l’administration Macron, on peut légitimement imaginer que ce triste bilan ne va pas aller en s’arrangeant.