Voici ses principales déclarations :
Sur la mobilisation des Gilets jaunes :
« Cette rencontre prend un écho particulier. Depuis plusieurs semaines, un mouvement de contestation de plus large ampleur, parti du prix du carburant, a grandi dans le pays. Il y a eu des manifestations importantes et des violences inacceptables. Je ne confonds pas ces actes inacceptables avec le mouvement sur lequel ils se sont greffés. J’éprouve de la compréhension pour les citoyens mais je ne cèderai rien à ceux qui veulent le désordre (...). »
Sur la responsabilité de ses prédécesseurs et de ses opposants politiques :
« Lorsqu’on parle des actions de la nation pour répondre au défi du réchauffement climatique, force est de constater que nous avons fait trop peu. Par trop peu, je veux parler des dirigeants que nous sommes – dirigeants politiques, dirigeants d’entreprise etc. (....) Pour un responsable politique, comment être à la hauteur de cette immense responsabilité collective ? En ne changeant pas d’avis. En assumant ses convictions et décisions. On ne peut pas être le lundi pour l’environnement et le mardi contre la hausse des prix du carburant. Ensuite, en ne changeant pas la vérité. Que les responsables politiques omettent de rappeler leur position historique, ce n’est pas digne. Ce Haut commissariat doit rétablir des faits. On ne peut pas confronter des avis sur des contre-vérités. Enfin, en ne changeant pas de cap. Je sais que les habitués de la politique attendent de moi un renoncement, une esquive. De laisser le présent prévaloir sur le futur. Mais plus on attend, plus les effets seront douloureux. »
Sur les inégalités sociales :
« J’ai vu, comme tous les Français, les difficultés que la situation entraîne auprès de ceux qui se déplacent beaucoup et qui ont du mal à finir les fins de mois. (...) Ils ne sont pas les auteurs de cette situation mais les premières victimes. Nous devons entendre l’alarme sociale, mais pas renoncer car il y a aussi une alarme environnementale. Les inégalités sociales sont bien souvent doublées d’inégalités environnementales. Vouloir traiter l’urgence sociale en renonçant à toute ambition énergétique, c’est installer les plus modestes dans la situation où nous les avons plongés depuis des décennies. Je m’y refuse. »
Sur la dépendance aux énergies fossiles :
« Les énergies fossiles sont une forme de soumission de la France aux forces étrangères. Le prix du pétrole et du gaz dépendent des décisions de la Russie, de l’Arabie saoudite et de l’Iran. Construire cette sortie progressive c’est aussi construire notre souveraineté. C’est le but principal et premier de notre politique énergétique. »
[...]
Emmanuel Macron a conclu sa présentation en revenant une nouvelle fois sur les inégalités sociales et le mouvement des Gilets jaunes, sans jamais les nommer. « Je refuse que la transition écologique accentue les inégalités entre les territoires. Et c’est cela, au fond, la crainte exprimée par nombre de nos concitoyens ces derniers jours. Cette crainte, je ne peux que la comprendre et la partager », a-t-il ajouté. Pour lui, c’est « la méthode » qui a pêché jusqu’ici et créé le sentiment que la transition écologique est réservée aux « bobos urbains ».
« Ce que je retiens de ces derniers jours, c’est qu’il ne faut en rien renoncer au cap car il est juste et nécessaire. Mais il faut changer de méthode car nombre de Français ont le sentiment que ce cap leur est imposé d’en haut. J’entends la grogne. Elle s’est focalisée sur le prix du carburant. Pourquoi ? » Parce que, selon Emmanuel Macron, la hausse de la taxe sur les carburants – dans le programme de nombreux candidats et votée régulièrement, a-t-il rappelé – s’est ajoutée à la hausse des prix du pétrole au niveau mondial.
« Cette crise dit que les réponses que nous apportons sont trop abstraites. Les gens protestent, on leur répond "chèque énergie". "Chèque énergie" les gens ne savent pas ce que c’est... et honnêtement, moi non plus », a confié le Président de la République.