En visite à Rouen, dans un service hospitalier spécialisé, Emmanuel Macron a annoncé un budget d’au moins 340 millions d’euros sur cinq ans pour améliorer la recherche, le dépistage et la prise en charge de l’autisme. Mais avant de dévoiler les grandes lignes de ce plan qui sera précisé par le Premier ministre vendredi [6 avril 2018], le président de la République a été pris à partie par deux infirmières, dans un face-à-face tendu comme vous pouvez le voir dans l’extrait ci-dessus.
« Il y a 3-4% d’augmentation de croissance d’activité et -2% de budget pour la santé cette année, » a critiqué l’une. « L’activité des hôpitaux en France a baissé de 2% alors qu’on augmente les budgets », a rétorqué le ministre de la Santé Agnès Buzyn, également présente. « Ce n’est pas vrai, il n’y a pas moins d’activité, y a des patients qu’on peut pas » suivre, s’est indignée l’infirmière.
« Les budgets sont en hausse », est intervenu le chef de l’État. « Je peux vous le dire les yeux dans les yeux, j’assume ces choix ». « Mais ce serait faux de dire qu’on peut dépenser l’argent, comme ça, sans regarder. Il faut le dépenser intelligemment et efficacement », a-t-il ajouté. « Des postes, des postes, parce qu’on manque de personnel ! », s’est écriée l’autre infirmière. « Il y a des catégories de postes où il faut le faire (...) et des réorganisations à faire », a concédé le président. Ce à quoi l’infirmière a craint que « les réorganisations, c’est des fermetures et des suppressions de postes ».
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Quelques minutes auparavant, la discussion avait démarré un peu plus vivement, comme vous pouvez le voir dans les premières minutes de cet extrait de LCI ci-dessous.
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L’altercation assez prévisible avec les infirmières ne doit pas faire oublier l’annonce du président sur l’autisme.
Le gouvernement va consacrer au moins 340 millions d’euros sur cinq ans pour améliorer la recherche, le dépistage et la prise en charge de l’autisme, a indiqué l’Elysée à l’AFP, en marge d’une visite d’Emmanuel Macron dans un service hospitalier spécialisé à Rouen.
- Emmanuel et Brigitte à Rouen le 5 avril 2018
Le président de la République a notamment expliqué devant des journalistes que serait mis en place « un forfait de remboursement pour les parents à partir du 1er janvier 2019 » pour les dépistages, dans le cadre de la « stratégie autisme » que doit présenter vendredi le Premier ministre Édouard Philippe.
Il s’exprimait à l’issue d’une visite de l’unité d’intervention développementale précoce (Unidep) du CHU de Rouen où il a été accueilli par 150 et 200 manifestants de la CGT, SUD et de la CFDT, essentiellement des personnels soignants mais aussi des salariés de Carrefour. Dans le CHU, il a également été pris à partie par des infirmières avec lesquelles il a eu un échange tendu sur la situation à l’hôpital.
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« Il faut avoir un diagnostic le plus tôt possible. Nous allons généraliser la formation de tous les professionnels, pédiatres, médecins, pour avoir, au 9e mois ou au 24e mois, aux consultations prévues, le réflexe de vérifier le minimum et alerter sur un trouble psycho autistique », a-t-il détaillé.
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« Vous allez économiser énormément d’argent si vous arrivez à inscrire très tôt un jeune enfant de 2 ans dans un programme qui permettra ensuite de le scolariser normalement. Aller en IME (institut médico-éducatif) coûte beaucoup plus cher. Cette stratégie d’inclusion consiste à mettre de plus en plus d’enfants dans des écoles normales et les pathologies lourdes dans les IME », a-t-il dit.