Élisabeth Borne s’en est prise dimanche au Rassemblement national (RN), « héritier de Pétain » dont elle juge la victoire « possible » en 2027, tout en accusant Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise de faire « le jeu de l’extrême droite » et de concourir à la montée de la violence.
« Je ne crois pas du tout à la normalisation du Rassemblement national. Je pense qu’il ne faut pas banaliser ses idées, ses idées sont toujours les mêmes. Alors maintenant, le Rassemblement national y met les formes, mais je continue à penser que c’est une idéologie dangereuse », a déclaré le Premier ministre dans un entretien à Radio J diffusé dimanche.
Le RN, héritier de Pétain ? « Oui, également, héritier de Pétain, absolument », a répondu le Premier ministre. Qu’en est-il de Marine Le Pen ? « Je n’ai jamais entendu Marine Le Pen dénoncer ce qu’ont pu être les positions historiques de son parti et je pense qu’un changement de nom ne change pas les idées, les racines », a jugé le Premier ministre au sujet du changement de nom du parti en 2018, de FN à RN.
« Je crains que tout soit possible »
Interrogée sur la possibilité d’une victoire de la fille de Jean-Marie Le Pen à la présidentielle de 2027, la cheffe du gouvernement a répondu : « Je crains que tout soit possible. (...) À force de banalisation, c’est une réelle menace ».
Elle a évoqué ses souvenirs du 21 avril 2002, jour de la qualification de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle et de l’élimination du socialiste Lionel Jospin, dont elle était alors la conseillère à Matignon.
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Vise-t-elle Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ? « Absolument (...) Je pense qu’il y a la même ambiguïté vis-à-vis de Vladimir Poutine, et la même connivence qui continue à exister vis-à-vis de lui ».
Élisabeth Borne ne met cependant « pas de signe égal » entre le RN et LFI, alors que cette question agite le camp présidentiel. « Je dis que le plus dangereux, que l’idéologie qui est fondamentalement dangereuse, c’est celle de l’extrême droite. Mais je vois que le comportement de LFI qui veut finalement déstabiliser notre pays, qui s’en prend à nos institutions, fait aussi le jeu de l’extrême droite ».
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Au cours de cet entretien, le Premier ministre a également évoqué son père, rescapé de la Shoah, et son propre parcours.