Après avoir assassiné 29 chrétiens en Égypte, Daech envoie un message au monde en déclarant vouloir créer « un califat aux Phlippines ».
Étonnant, de la part de ce groupe aussi nébuleux qu’insaisissable, de vouloir toujours expliquer ses actions – qui n’ont d’autre sens que le meurtre gratuit, la terreur diffuse –, un peu comme dans un mauvais film américain, quand le méchant déballe la litanie de ses méfaits avant de se faire descendre par le justicier.
On remarquera aussi que l’apparition soudaine de Daech aux Philippines coïncide avec les mauvais rapports entre le président Duterte et l’empire américain, qui lorgne de plus en plus sur la Mer de Chine, route des vitales exportations du géant chinois...
Le groupe djihadiste État islamique a revendiqué samedi l’attentat perpétré la veille dans le centre de l’Égypte contre des chrétiens, qui a fait 29 morts dont de nombreux enfants.
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Dans la matinée de vendredi, une dizaine d’hommes masqués portant « des uniformes ressemblant à ceux des militaires », selon les témoins sur place, ont ouvert le feu sur les occupants de deux autocars et une camionnette dans la province d’al-Minya, berceau chrétien à 200 km du Caire. À bord, une soixantaine de coptes dont une quarantaine d’enfants.
« L’attaque s’est produite sur une route non goudronnée qui mène à Maghagha », précise Mina Thabet, chrétien et militant pour les droits des minorités en Égypte. « L’un des bus arrivait de Beni Suef, l’autre d’al-Minya. Un troisième véhicule transportant des ouvriers a aussi été pris dans les tirs », explique-t-il. « Une centaine de personnes sont tombées dans ce guet-apens. Elles se rendaient au monastère de Saint-Samuel pour s’y recueillir tout le week-end dans le cadre d’un voyage organisé, comme cela se fait très couramment en Égypte. »
Alors que les premiers blessés graves sont rapidement transportés dans les hôpitaux d’al-Minya et du Caire, le ministère de l’Intérieur fait boucler tous les points d’entrée et de sortie de la province dans l’espoir d’empêcher les responsables de l’attaque de fuir. De son côté, le président égyptien Abdel Fatah al-Sissi convoque une réunion de sécurité d’urgence. Une chasse à l’homme se met en place.
Une date symbolique
Selon le dernier bilan du ministère égyptien de la Santé, cette attaque a fait 29 morts et 25 blessés, dont de nombreux enfants. « L’un des bus transportait uniquement des enfants, seulement trois ont survécu », s’est désolé Mina Thabet. Sur les réseaux sociaux, les premières images du lieu du drame commencent aussi à circuler : on y découvre des corps meurtris faces contre sable, mais aussi des enfants, yeux clos et vêtements ensanglantés dans une morgue des alentours.
Pourtant le déroulé de l’attaque reste imprécis. Alors que les autorités égyptiennes évoquent une fusillade perpétrée depuis des 4 × 4, sur place des témoins parlent plus volontiers de militants déguisés en militaires mimant un contrôle de papiers d’identité à un checkpoint avant d’exécuter les passagers. Une information confirmée par l’évêque Anba Makarios d’al-Minya : « Ils sont montés dans les bus et ont tiré à bout portant », assure-t-il.
En réaction, les forces égyptiennes ont frappé, vendredi, des camps d’entraînement djihadistes, a annoncé le président égyptien dans la soirée. La télévision d’État a précisé que six attaques, menées par l’aviation égyptienne, avaient visé des « camps d’entraînement terroristes » dans la ville de Derna, à l’est de la Libye.
« L’Égypte n’hésitera pas à frapper les camps d’entraînement terroristes partout, sur son sol comme à l’étranger », a-t-il assuré. Il s’est en outre adressé au président américain Donald Trump : « Vous avez dit que votre priorité est de lutter contre le terrorisme et j’ai confiance dans le fait que vous êtes capable de le faire ». Depuis le G7, son homologue américain lui a répondu, indiquant que « le sang des chrétiens doit cesser de couler ».
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Daech veut créer un califat aux Philippines
L’État islamique contrôle toujours la ville de Marawi sur l’île de Mindanao avec l’appui de djihadistes venus de pays asiatiques. Le président philippin Rodrigo Duterte évoque « une invasion ».
La percée de groupuscules islamistes rattachés à l’État Islamique (EI) plonge l’île de Mindanao aux Philippines dans le chaos. Les islamistes philippins ont pris le contrôle de la ville de Marawi, un bastion musulman au sein d’un pays à majorité catholique.
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L’apport des combattants indonésiens et malaisiens révèle le nouveau mode opératoire de l’État Islamique (EI). Pour la première fois en Asie de l’Est des branches locales de Daech déploient leurs forces sur des territoires autres que les leurs. Cette capacité de mobilisation et de déplacement de terroristes étrangers viser à l’internationaliser le terrorisme en s’appuyant sur les sous-groupes lui ayant prêté allégeance. Daech qui veut instaurer un califat sur l’île de Mindanao cherche à territorialiser son influence.