Réagissant à un article d’un journal philippin qui accuse l’ambassadeur américain de vouloir le renverser, Rodrigo Duterte a déclaré que la plupart des diplomates américains étaient des espions qui travaillent main dans la main avec la CIA.
Le truculent président philippin Rodrigo Duterte, jamais à court d’un bon mot, a fait honneur à sa réputation, jeudi 29 novembre. Lors d’une intervention télévisée, fidèle à ses habitudes, il n’a pas pris de gants pour évoquer les diplomates américains : « La plupart des ambassadeurs des Etats-Unis, mais pas tous, ne sont vraiment pas professionnels » a t-il déclaré, avant d’ajouter qu’ils passaient leur temps à espionner et étaient liés à la CIA.
Il a développé sa théorie ainsi : « L’ambassadeur d’un pays en est l’espion numéro un. Mais le but de certains ambassadeurs des Etats-Unis, est de renverser des gouvernements. »
Il était interrogé à propos d’un article du quotidien anglophone The Manilla Times, qui accuse l’ambassadeur des États-Unis aux Philippines, Philip Goldberg, de tenter de le déstabiliser.
Le journal, qui cite des sources haut placées, affirme que Phililp Goldberg a mis en place plusieurs stratégies sur une période de 18 mois pour renverser Rodrigo Duterte. Parmi ces stratégies, il énumère le soutien aux groupes d’opposition, la manipulation des médias, de l’armée, des pays voisins ainsi que de responsables gouvernementaux afin qu’ils se retournent contre le président philippin et isolent le pays économiquement.
C’est d’ailleurs la carrière de l’ambassadeur qui apporte de la crédibilité à cet article, selon l’homme fort de Manille. Ce n’est en effet pas la première fois que de telles accusations sont portées contre Philip Goldberg : en 2008 il avait été exclu de Bolivie par le président Evo Morales, qui l’avait accusé de soutenir l’opposition et d’organiser des manifestations.
Rodrigo Duterte a conclu son intervention par une phrase choc dont il a le secret, s’adressant directement à l’ambassadeur, il a déclaré : « Tu vas peut-être me renverser, mais je vais te casser le nez. »
L’animosité du président philippin envers Philip Goldberg a éclaté au grand jour en août dernier, quand, faisant fi des usages diplomatiques, il l’avait traité de « fils de p*** gay ».