Les opérations de recherches de l’Airbus A320 d’EgyptAir reliant Paris au Caire qui s’est abîmé jeudi au large d’une île grecque avec à bord 66 personnes se poursuivent, alors que l’on ignore à ce stade ce qui a provoqué le crash de l’appareil, mais que la piste de l’acte terroriste est dans tous les esprits.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a demandé à « tous les appareils de l’État concernés, y compris le ministère de l’Aviation civile (...), la marine et l’armée de l’air, d’intensifier les opérations de recherches » pour « retrouver les débris de l’avion ». Jeudi, des débris avaient été retrouvés près de l’île grecque de Karpathos, dans la zone présumée de la chute de l’avion. Mais, selon le président du Comité grec de sécurité aérienne Athanassios Binos, il ne proviendrait pas d’un avion, ce qu’a confirmé jeudi soir sur CNN le vice-président d’Egyptair Ahmed Adel, démentant les premières déclarations de la compagnie. Les opérations de recherches « se poursuivent », a-t-il ajouté.
La thèse de l’attentat
Le vol MS804, à bord duquel se trouvaient notamment 30 Égyptiens et 15 Français, a soudainement disparu des écrans radars sans qu’« aucun problème » n’ait été signalé par le pilote et alors que les conditions de vol étaient excellentes à l’approche des côtes égyptiennes, des éléments qui accréditent la thèse d’un événement très brutal. Tout en restant extrêmement prudent, le ministre égyptien de l’Aviation civile a estimé que cette situation pouvait « laisser penser que la probabilité (...) d’une attaque terroriste est plus élevée que celle d’une défaillance technique » pour expliquer sa disparition. « Mais je ne veux pas tirer de conclusions hâtives », a précisé Chérif Fathy à l’AFP. Un peu plus tôt, le président français François Hollande avait déclaré qu’« aucune hypothèse » n’était « écartée » ou « privilégiée ».
« On dirait que c’est encore un attentat terroriste. L’avion avait décollé de Paris. Quand allons-nous devenir durs, intelligents et vigilants ? Grande haine et maladie ! » a réagi le candidat républicain à la Maison-Blanche Donald Trump sur Twitter.
L’évocation immédiate d’un possible attentat a également interpellé vendredi la presse française. « Il y a un peu plus de six mois, l’explosion d’une bombe à bord d’un Airbus A321 peu après son décollage de Charm el-Cheikh provoqua la mort de ses 224 passagers, pour la plupart russes, rappelle ainsi Guillaume Goubert dans La Croix. L’attentat avait été revendiqué par Daech, qui visait ainsi la Russie alliée de Bachar el-Assad. S’agissait-il cette fois de frapper la France, alliée – et pourvoyeuse d’armes – de l’Égypte dans la lutte contre l’islamisme ? Il nous faut vivre désormais, et sans doute pour longtemps, avec de telles questions et affronter de tels risques. »