La Bourse de Shanghai a clôturé jeudi en baisse d’environ 3,5%, poursuivant sa débâcle des derniers jours, alors que des assouplissements dévoilés par les autorités de régulation peinaient à rassurer les investisseurs.
À la fermeture, l’indice composite shanghaïen s’affichait en repli de 3,48%, ou 140,93 points, à 3 912,77 points. Il a modéré ses pertes après avoir lâché plus de 6% une heure seulement avant la clôture. A la Bourse de Shenzhen, l’indice composite a chuté de 5,55%, ou 130,32 points, à 2 215,81 points.
Ayant abandonné plus de 20% en l’espace de deux semaines, les marchés chinois accentuaient donc leur dégringolade, en dépit de toutes les mesures prises par les autorités pour enrayer la débâcle et stabiliser les échanges. "Les investisseurs ont perdu toute confiance et se précipitent pour vendre, les mesures à court terme sont à peine suffisantes pour arrêter l’hémorragie", a déclaré Chen Xindong, économiste à Pékin pour BNP Paribas.
La Commission chinoise de régulation des marchés financiers (CSRC) avait annoncé mercredi soir un assouplissement des règles régissant les "opérations sur marge" - dans lesquelles un investisseur emprunte auprès d’un intermédiaire financier pour acheter des actions. Elle a ainsi supprimé certaines restrictions sur la façon dont les investisseurs concernés peuvent compenser leurs pertes, et autorisé les maisons de courtage à prolonger le crédit à leurs clients.
De leur côté, les Bourses de Shanghai et Shenzhen ont annoncé mercredi un abaissement des commissions sur les transactions. Mais, pas davantage que l’annonce précipitée au cours du weekend d’une réduction des taux de la banque centrale, ces mesures n’ont réussi à convaincre des marchés en déroute, toujours en proie à une extrême volatilité. D’autant que le plongeon de mercredi a provoqué une avalanche d’appels de marge... qui alimentaient le recul de jeudi.
Où est le plancher ?
"Ces annonces des autorités ne seront pas suffisantes pour stabiliser durablement les indices boursiers", tranchait Simon Male, courtier du cabinet new-yorkais Auerbach Grayson & Co. "Étant donné l’importance cruciale du moral des investisseurs, tout ce qui contribue à améliorer la confiance générale sera positif à court terme", concédait-il, cité par l’agence Bloomberg. Tout en ajoutant aussitôt que "faciliter les opérations sur marge ne va faire qu’exacerber les difficultés. Sans soutien des fondamentaux, le marché demeurera extrêmement volatil" et déconnecté du réel.
D’autres courtiers, plus optimistes, s’attendaient à que le marché reprenne son souffle, le gouvernement se tenant prêt à défendre farouchement le plancher des 4 000 points. "Cette folle volatilité est un signe typique que le marché a atteint les niveaux" où il se cherche "un plancher", estimait Zhang Yanbing, du courtier Zheshang Securities.