Le gouvernement écossais prépare une nouvelle loi, qui lui permettra de poursuivre en justice les personnes qui utilisent un langage jugé abusif ou haineux dans leur foyer. C’est dangereux et malsain, et cela encouragera les enfants à dénoncer leurs parents.
Il semble que l’un des objectifs du gouvernement dirigé par le Scottish National Party (SNP, Parti national écossais) soit d’effacer la distinction entre la vie privée et le comportement des gens en public. Dans un esprit véritablement totalitaire, il est déterminé à s’octroyer le pouvoir d’intervenir dans la vie privée des gens et de réglementer les affaires familiales.
Le « Hate Crime and Public Order (Scotland) Bill » (« Projet de loi écossais contre les crimes de haine et pour l’ordre public ») va bien au-delà des lois sur les crimes de haine en vigueur dans d’autres pays. Son objectif ne se limite pas à criminaliser ce que les gens disent en public, mais aussi à punir les individus pour ce qu’ils disent chez eux, à table ou lorsqu’ils regardent la télévision.
Ce projet de loi introduit un délit d’incitation à la haine contre les personnes « présentant des caractéristiques protégées », notamment l’orientation sexuelle, la race et le handicap. Le secrétaire à la justice du SNP, Humza Yousaf, estime qu’il n’y a aucune différence entre insulter quelqu’un à table, et dans la rue ou sur le lieu de travail. « Sommes-nous prêts à protéger quelqu’un dont le comportement est menaçant ou abusif et qui attise intentionnellement la haine contre, par exemple, les musulmans ? », demande Humza Yousaf, avant de poursuivre : « Cela devient-il acceptable simplement parce que ça se passe à la maison ? »
L’intention d’ouvrir les foyers à la surveillance de la police du langage remet en question le caractère sacré de la vie familiale. Il menace également de perturber les relations familiales. Il n’est pas nécessaire d’être professeur en sociologie pour comprendre que si les membres d’une famille hésitent à se parler librement, les échanges spontanés, si importants pour entretenir le lien familial, seront compromis. Tous ces échanges détendus, ces confidences familiales et ces plaisanteries pourront désormais constituer des preuves que la police pourra retenir pour légitimer une poursuite judiciaire.
Il n’est pas non plus nécessaire d’être un grand historien pour savoir où tout cela s’arrête. Il n’est pas exagéré de noter que la motivation de ce projet de loi fait écho aux sentiments qui ont inspiré les régimes totalitaires tels que l’Union soviétique et l’Allemagne nazie à encourager les enfants à dénoncer leurs parents aux autorités.
Le « projet de loi écossais contre les crimes de haine et pour l’ordre public » n’est pas la première tentative du gouvernement SNP de s’immiscer dans la vie familiale. Récemment, il a adopté un projet de loi qui criminalise les parents qui giflent leurs enfants. Depuis, une légère tape sur la main de l’enfant, vue ou signalée à la mauvaise personne, peut désormais conduire à l’arrestation d’un parent. Pire encore, le SNP encourage activement le public à espionner et dénoncer à la police les parents qui gifleraient leurs enfants. Le gouvernement a également distribué des prospectus aux enfants, les exhortant à dénoncer leurs parents s’ils osaient les gifler.
Il est difficile d’échapper à la conclusion que ce projet de loi ne vise pas simplement à contrôler les conversations privées : il fait partie intégrante du projet totalitaire du gouvernement écossais visant à miner l’autorité parentale.
Ce projet d’usurpation de l’autorité parentale a été démontré de manière flagrante en 2018, lorsque les enseignants écossais ont été informés par le gouvernement SNP qu’ils devaient permettre aux enfants de changer de sexe sans en informer leurs parents. Les directives approuvées par le gouvernement stipulaient que dès trois ans, les enfants « devaient être soutenus dans l’exploration et l’expression de leur identité ».
Ces directives présumaient explicitement que l’enseignant et non le parent devait avoir l’autorité nécessaire pour accompagner l’enfant dans son changement de sexe. Le document, intitulé Supporting Transgender Young People : Guidance For Schools In Scotland (« Soutenir les jeunes transsexuels : directives pour les écoles écossaises »), avertissait que les enseignants ne devaient pas informer les parents si l’enfant adoptait un autre genre à l’école, sauf si l’enfant en donnait la permission.
Heureusement, dans une rare victoire du bon sens – sous les protestations et la pression de l’opinion publique – le gouvernement écossais fut contraint d’abroger ces directives.
Mais malheureusement, il semble que le bon sens ne l’emportera pas sur la détermination du SNP à entraver la vie privée des familles en s’octroyant le pouvoir de criminaliser leurs conversations à table. Les restrictions sur le discours public des citoyens était déjà grave. Mais lorsque Big Brother a le droit de s’introduire dans votre foyer et de vous punir pour les mots que vous y prononcez, il est évident que notre société est en grand danger.