Les essais cliniques Discovery, basés sur la coopération européenne, ont tourné à la déconfiture. Retards en série, complications bureaucratiques, désintérêt de certains pays, hormis les 740 patients français, un seul Luxembourgeois participe depuis une semaine à cette étude, qui met en lumière l’incapacité des Européens à travailler de concert.
L’attente suscitée par Discovery était énorme. L’essai clinique européen portant sur de possibles traitements contre le Covid-19 tiendra-t-il ses promesses ?
Ses premiers résultats étaient attendus pour début avril, comme l’annonçait sur France Info, dès la fin mars, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Ce sera finalement le 14 mai, a assuré Emmanuel Macron lors d’un point presse à l’Élysée le 4 mai dernier. « Une étape importante », a déclaré le Président qui, en même temps, a tenu à se montrer prudent en précisant que pour l’heure, « on n’a rien de concluant ».
Une prudence que semble partager l’infectiologue Florence Ader, médecin-chercheur au service des maladies infectieuses de l’hôpital de la Croix-Rousse–Hospices-Civils de Lyon, qui pilote l’étude. Auditionnée par la Commission des affaires sociales du Sénat mercredi 6 mai, celle-ci confirme que la coopération européenne plébiscitée par ce projet lancé le 22 mars par l’INSERM, l’organisme public français de recherche médicale, n’a pas été au rendez-vous…
Un seul patient trouvé hors de France
Et pour cause, si depuis plusieurs semaines, différents accrocs à l’avancée de l’étude ont paru dans la presse, comme les retards pris suite au manque de volontaires pour tester les traitements expérimentaux autres que l’Hydroxychloroquine (l’un des quatre traitements attribués aléatoirement aux patients, avant que ceux-ci et leur médecin ne soient informés sur la thérapie reçue), ou ceux pris dans la délivrance des antiviraux à des centres hospitaliers participant aux essais, on apprend que seul le Luxembourg a jusqu’ici collaboré à cette étude européenne. Bémol supplémentaire, le Grand-duché n’est parvenu à recruter… qu’un seul volontaire, le 30 avril, soit près de six semaines après le lancement de l’étude et quatre après la date à laquelle les premiers résultats étaient attendus par l’exécutif français.
Qu’en est-il des autres pays pressentis ? En effet, en plus des 60 patients que devaient enrôler le Luxembourg, l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, les Pays-Bas, l’Autriche, le Portugal et le Royaume-Uni devaient notamment ajouter 2 340 volontaires atteints de la forme grave du virus aux 800 que la France avait annoncé qu’elle réunirait.
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