@ Pépé le Moko :
les helleno-romains étaient très libéraux sur la question privée... c’était la vertu publique qui comptait. Le citoyen devait donner des enfants à la cité et les éduquer, remplir ses devoirs civiques et militaires (qui se confondaient avec la religion). De même pour les femmes, pour ce qui les concernait. Pour le reste, la vie privée du samedi soir, ou les arrangements internes, le libéralisme fonctionnait.
Ce sont les peuples barbares de périphéries (sémites surtout, et germains un peu) qui ont entretenu un rapport conflictuel à l’homosexualité. Car ils ne savaient pas mettre chaque chose à sa place. Aujourd’hui encore on voit bien que les peuples latins, notamment la France, sont assez indifférents aux questions de sexualité, de race, de genre. Ils privilégient profondément l’aspect civique. L’homme et la femme se définissent dans la cité, et non dans leur sexualité, leur race ou leur genre. Même la répartition des rôles homme/femme y découle plus de l’utilité et efficacité civique, que d’une essentialisation mirobolante.
Beaucoup d’homosexuels que je connais, depuis longtemps (il y en a beaucoup dans mon milieu professionnel) se fichent éperdument de ces question de mariage. Ils n’ont pas envie de singer le mariage. Le mariage est une institution civique et non pas privée : il s’agit de la famille hétérosexuelle reproductive comme cellule-base de la société. Ce n’est pas pour le confort privé des gens, mais pour le fonctionnement de la cité. Les homosexuels ont simplement besoin de ne pas être pourchassés (d’où le régime libéral, éventuellement complété au maximum d’une union civilo-fiscale spécifique dans notre société "moderne"). Mais c’est par leur apport à la cité qu’ils se définissent socialement. Et c’est par leur humanité singulière, que, comme tout le monde, ils se définissent intimement.
J’ajoute que beaucoup d’homosexuel ont eu des enfants "de façon naturelle", avant, après ou parallèlement à leur vie homosexuelle. Et tout se passe très bien. Les enfants ne sont pas des crétins, les adultes non plus. On a un papa et une maman, même si papa est un homo par ailleurs, ou bien qu’il a eu une jeunesse folle, ou que maman a eu de bonnes amies. C’est pas très compliqué à comprendre. Et ça n’empêche nullement d’assumer le rôle de père pour un homme et de mère pour une femme.