Donald Trump vient d’envoyer un gros direct du gauche à Barack Obama, qui avait l’occasion de réhabiliter le boxeur noir américain mais ne l’avait pas fait.
De l’art de brouiller les lignes...
Le président américain Donald Trump a réhabilité jeudi [24 mai 2018] à titre posthume Jack Johnson, premier Noir sacré champion du monde de boxe poids lourd en 1908, avant d’être condamné à la prison pour des motifs racistes.
John Arthur « Jack » Johnson, surnommé le « géant de Galveston », ville du Texas où il est né le 31 mars 1878, était un « véritable grand combattant », a déclaré M. Trump lors d’une cérémonie dans le bureau ovale.
Il était entouré de l’acteur Sylvester Stallone, qui a incarné le célèbre boxeur « Rocky », l’actuel champion du monde des lourds WBC Deontay Wilder et l’ancien champion britannique Lennox Lewis.
Sa réhabilitation « était très importante pour Sylvester Stallone, un ami de longue date », a expliqué Donald Trump qui avait annoncé en avril son intention d’étudier cette demande.
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Johnson, condamné à de la prison en 1913 pour avoir eu des relations avec une femme blanche, a été victime de « ce que beaucoup ont considéré être une injustice motivée par le racisme » alors que le pays vivait « une période d’énormes tensions raciales », a ajouté M. Trump.
Jack Johnson est l’un des plus grands boxeurs américains avec un palmarès de 78 victoires, dont 45 par KO, pour 8 défaites et 12 nuls. Mais il est entré dans l’histoire en devenant le premier Noir à décrocher la ceinture de champion du monde dans la catégorie reine après sa victoire à la 14e reprise contre le Canadien Tommy Burns, le 26 décembre 1908 à Sydney (Australie).
Il a défendu neuf fois son titre, dont un combat notable remporté en 1910 contre James J. Jeffries, un ancien champion blanc sorti de sa retraite.
Mais il est victime du racisme dans un pays marqué par les lois sur la ségrégation. En 1913, Johnson, qui entretient des relations avec une Blanche, est condamné, en vertu d’un loi contre le trafic d’êtres humains et la prostitution (Mann Act), au terme d’une procédure aujourd’hui considérée comme raciste.
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Jack Johnson dans son combat en 1910 contre Jim Jeffries (vidéo en anglais non sous-titrée en français), un match hautement symbolique à une époque où l’Amérique était encore ouvertement et très violemment raciste :
Ce petit paragraphe de Wikipédia illustre l’ambiance du match du siècle :
« Le combat eut lieu le 4 juillet 1910 devant 22 000 spectateurs sur un ring monté pour l’occasion à Reno (Nevada). On pouvait entendre dans la salle le morceau "All coons look alike to me", un des titres phares du genre de musique Coon song caractérisée par sa présentation raciste des Noirs américains. Les promoteurs du combat incitèrent même le public entièrement blanc à chanter “Tuez le nègre !” avant et pendant le combat. Jeffries alla deux fois au tapis lors des 15 premières reprises de ce combat, ce qui ne lui était jamais été arrivé dans sa carrière. Son encadrement le poussa à l’abandon. Cette victoire de Johnson lui permit d’empocher 60 000 dollars et de faire taire les critiques à propos de son titre face à Burns. Nombre de spécialistes, faisant ouvertement preuve de racisme, n’admettaient pas qu’un boxeur noir fût champion du monde des poids lourds, et considéraient le match Burns-Johnson comme non significatif. Pour eux, Jeffries était le champion invaincu. »
Son combat et son KO contre le poids lourd australien Tommy Burns en 1908. Si la fin est coupée, c’est que la police de Sidney est intervenue pour mettre un terme à la branlée que prenait son favori :