Ce 15 juillet 2017, la mathématicienne iranienne Maryam Mirzakhani aura cédé à un cancer du sein, à l’âge de 40 ans.
Ayant remporté la médaille Fields, la plus haute distinction mathématique, la jeune impétrante d’à peine 37 ans était devenue la première — et à ce jour l’unique — femme auréolée de la prestigieuse récompense.
Maryam Mirzakhani avait débuté dans un lycée pour jeunes filles surdouées au sein de l’« Organisation pour le développement des talents exceptionnels ». Cette graine de génie fut ensuite rapidement récompensée : lauréate deux années successives des Olympiades internationales de mathématiques, en 1994 à Hong Kong et en 1995 à Toronto, elle établit cette année-là un score parfait !
En 1999, munie d’un Master en mathématiques de l’université de technologie de Sharif à Téhéran, elle s’engage alors dans un doctorat qu’elle soutient en 2004 à Harvard, sous la direction de Curtis McMullen, lui-même lauréat de la médaille Fields. Ce déménagement vers les États-Unis l’obligera à passer du farsi à l’anglais qu’elle ne maîtrise pas. Mais elle brillera avec une thèse qualifiée de "chef d’oeuvre" par le Stanford News. « La plupart des mathématiciens ne produiront jamais quelque chose d’aussi bon (...). Et elle l’a fait dès sa thèse », avait estimé à l’époque le professeur de mathématiques de l’université de Chicago Benson Farb.
Tour à tour maître de conférences à l’université de Princeton puis professeur de mathématiques à Stanford à 31 ans, en septembre 2008, elle poursuit ses recherches autour de ses domaines de prédilections. Elle est en effet passionnée par la géométrie des formes inhabituelles (de la dynamique et de la géométrie des surfaces dites de Riemann). C’est ainsi qu’elle découvre de nouvelles façons de calculer les volumes d’objets avec des surfaces hyperboliques, comme une selle de cheval. En termes plus techniques, l’on dira que sa passion s’articulait autour de la théorie de Teichmüller, la géométrie hyperbolique, la théorie ergodique, l’espace de modules et la géométrie symplectique.
Fait rarissime ou peut-être même unique, ce 15 juillet 2017 le Président iranien Hassan Rohani publiera une photo non voilée de la mathématicienne.