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Disparition de Marie-France Garaud, la dernière souverainiste

Marie-France Garaud la souvereine, aurait-on pu titrer. Son discours était clair, net, martial, français. Pour son bonheur, et aussi son malheur, elle aura conseillé Chirac, qui choisira une autre voie, celle de l’Union européenne. Ce sera le début des vrais ennuis de la France, avec son dauphin, Nicolas Sarkozy. Car entre Garaud et Sarkozy, il y a tout un monde, toute la différence entre la France d’avant et la France d’après...

 

 

Les féministes devraient lui tresser des lauriers !

 

Dans les années 90, après s’être éloignée d’un RPR devenu plus libéral, moins social, plus européiste en un mot, et donc moins français, elle montrera toute l’étendue de sa lucidité lors d’un débat mémorable avec deux figures du pouvoir profond.

À l’occasion de la disparition de cette grande Française, nous rediffusons un article de 2017 sur ce débat hautement symbolique, qui annonçait la catastrophe nationale que nous connaissons aujourd’hui.

La Rédaction d’E&R

 


 

« L’Europe est le bouc émissaire », avance Simone Veil dans ce débat de haute volée sur l’Europe, la monnaie unique et la souveraineté nationale. Il faut dire que les participants ont du poids, à la fois politique et historique : Marie-France Garaud, conseillère de deux présidents de la République (Pompidou et Chirac), Jean-Pierre Chevènement, le socialiste qui virera souverainiste de gauche, Simone Veil, auréolée de son titre de présidente du Parlement européen, et enfin Jacques Attali, ex-conseiller d’un François Mitterrand qui mourra cette année-là, le 8 janvier 1996, après une très longue maladie [1].

 

 

« J’entends dire depuis des années que les problèmes français seront réglés par l’Europe », répond Marie-France Garaud, avec son bon sens et sa lucidité habituels. Face à ces arguments tranchants, Simone Veil n’oppose qu’une ironie méprisante. Jacques Attali vole au secours de la grande dame (panthéonisée en 2017) en louvoyant (à 5’26). Selon lui, on ne peut incriminer le traité de Maastricht car il n’est pas encore appliqué (le vote date de 1992) :

« Lorsqu’il le sera, il est évident qu’il y aura une très forte croissance qui en découlera car nous aurons un grand espace économique avec une monnaie unique »

On sait ce qu’il adviendra de la croissance européenne, réduite à la peau de chagrin après l’avènement de l’euro (2002). Chevènement a raison de clouer la mère de l’Europe (et de l’avortement) au pilori en expliquant que la déflation allemande (une politique de rigueur) toucherait la France de plein fouet. Où l’on comprend que l’Union européenne et son grand marché auront servi d’acide pour diluer les souverainetés européennes, et principalement française, celle qui pouvait faire obstacle à la marche du mondialisme économico-politique germano-américain.

Une émission hautement symbolique, chargée de sens et de menaces. Déjà, Attali parlait du poids écrasant de la « dette », comme une corde au cou des Français, sans préciser qui tirait dessus... Chacun sait désormais le changement de paradigme qui a eu lieu en 1973, avec la loi Pompidou-Rothschild. Tout le mensonge de l’Europe comme « solution » aux problèmes français nous saute au visage. Et ceux qui la défendent apparaissent, avec le décalage de 20 ans, comme des menteurs invétérés ou des optimistes béats, autrement dit des imbéciles heureux. Or qui va croire que Simone Veil et Jacques Attali sont des imbéciles, heureux ou pas ?

Par exemple, l’argument de Veil (à 6’11) que la France est devenue « une puissance industrielle incontestable » grâce à la pression du traité de Rome (1957) se retourne contre elle : c’est bien le traité de Maastricht (1992) qui va achever la désindustrialisation de la France. L’intervention de Chevènement (à 6’44) est d’une acuité étonnante pour l’époque :

« Est-ce que le Général de Gaulle aurait accepté une Europe qui se fait comme aujourd’hui sur le modèle allemand, avec une Banque centrale européenne... Est-ce qu’il ne s’agit pas de faire une monnaie unique aussi forte que le Mark ? »

« Mais non, mais non, mais non », ne trouve qu’à répondre Simone Veil. L’intervention d’Attali est spectaculaire dans le genre inversion accusatoire, paradoxe tordu ou construction amphigourique (à 7’09) :

« La question est la suivante, soit nous aurons une Europe allemande parce que nous n’aurons pas de monnaie unique et la monnaie unique sera le Mark, et la France deviendra irréversiblement une colonie allemande, soit nous faisons une monnaie unique et nous aurons à ce moment-là une monaie qui ne sera pas le Mark... »

À la lumière des événements qui se dérouleront 20 ans après ce débat, se dessinent deux esprits éclairants face à deux esprits obscurcissants. Ainsi, Chevènement assène-t-il aux deux embrouilleurs (à 11’16) :

« La construction européenne qui a été imaginée enchaîne la France à un modèle qui n’est pas du tout celui d’une Europe européenne car l’Allemagne, pour toutes sortes de raisons, économiques, militaires, historiques, est tournée vers les États-Unis ; autrement dit on fait de l’Europe la succursale des États-Unis et on le fait de manière d’autant plus irréversible qu’on asservit la France à un modèle allemand qui est celui d’une Banque centrale indépendante qui ne laisse place à la politique que comme à une sorte d’indice technique... »

Et dans l’intervention de Chevènement, il y a tout le destin funeste de la gauche socialiste qui trahira son peuple (de gauche) pour une Europe économiquement conservatrice, c’est-à-dire libérale. Un grand moment d’intelligence et de contre-intelligence. Toutes les prévisions et promesses de Veil mais surtout d’Attali se sont depuis fracassées sur le mur du réel. Vu de 2017, un double discours embobineur, qui vendra à une France naïve des lendemains européens qui chantent. Les lendemains qui chantent, nous y sommes, avec un chômage massif, une invasion migratoire voulue par l’UE, et les mêmes continuent à nous infliger des directives au présent pour un futur « meilleur »...

 

 

Le mot remarquable à Jacques Attali, qui fera sursauter Marie-France Garaud : la défense est « une dépense de prestige ». Dans cette expression éclate le désir d’extinction de la souveraineté française, puisque c’est la seule qui nous reste 20 ans plus tard... Garaud renverra (à 19’02) la balle dans ce double mixte à Veil avec un terrible :

« Il y a un projet allemand parfaitement cohérent, parfaitement légitime pour l’Allemagne, et nous endossons ce projet en faisant une sorte de Terre promise de l’union monétaire, de la monnaie unique et autres qui nous fait avaler les plaies actuelles, car bien entendu ce sont des plaies ! »

L’Union européenne, sous l’impulsion de ses promoteurs intéressés, aura donc bien servi à dissoudre la France, sous prétexte de la sauver.

 

Le débat, animé par Michèle Cotta :

 

Notes

[1] Jacques Attali n’y est évidemment pour rien.

La rupture de l’appel de Cochin en 1978

 






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100 Commentaires

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  • #3368105

    Une grande Dame. François Asselineau racontait l’anecdote suivante. "Quand j’eus le projet de fonder l’UPR, je contacta Madame Garaud pour lui proposer de nous rejoindre. Sa réponse fût "Non, car vous n’arriverez à rien !"
    A méditer...

     

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  • #3368125

    Merci de rendre hommage à MF Garaud, silence radio sur tous les médias mainstraim, pas un mot, c’est une honte, d’autant plus qu’il s’agissait d’une femme, une femme qui n’a jamais eu besoin de s’en référer à un féminisme, une femme politique, intelligente, honnête, souverainiste, contre l’Europe de Maastricht, contre l’Euro, et qui a tout de suite dénoncé l’imposture européiste et la disparition de la France, infiniment respectable, qui a toujours défendu la France souveraine indépendante, et traditionnelle.

     

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  • #3368156

    Cher Anonyme,

    Pompidou c’et l’Angleterre dans l’UE, l’élargissement du projet fédéral, le sous marin de Rothschild, les manœuvres en sous main pour virer De Gaulle (il n’avait qu’à pas le nommer mais était il lui même complètement libre ?)

    ça c’est de la politique pas de la morale. Que faisait elle pendant ce temps là ? du tricot ? On est comptable de ses actes. L’appel de Cochin n’est il pas une manip pour que les gaullistes ne désespèrent pas ? Comme Pasqua le refera plus tard pour éviter que les gogos du RPR filent au FN ? Qui était vraiment Chirac sa créature qu’elle a propulsé avec Pierre Juillet ? Sais tu ce qu’est la pourriture de la politique française ? Elle avait au moins le mérite de s’exprimer encore en français c’est vrai...

     

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  • #3368184

    Intéressant le débat de "Polémique" de la pétroleuse Cotta. Veil et Garaud se ressemblent étrangement. Même type de veste, boucles d’oreilles, coiffure... Les deux faces d’une même médaille ? Avez vous remarqué comment la Veil(le), à la tête de la mafia, rappelle finement à Garaud qu’elle avait travaillé pour De Gaulle et Pompidou à une époque où déjà la construction européenne était contraignante ? Petit signal d’avertissement pour qu’elle n’en fasse pas trop ?

     

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  • #3368213
    Le 24 mai à 15:27 par JOHNNY HALLYDAY rock off
    Disparition de Marie-France Garaud, la dernière souverainiste

    Merci ER car je viens de l’apprendre garce a vous : étant donné que je regarde d emoins en moins la pute de tv.
    J’ en aurais presque les larmes aux yeux en apprenant son départ..............
    De même je l’aimais tant, je l’avais vu via "ce soir ou jamais" elle était brillante, si juste sur ces analyses et n’avait pas peur de pointer du doigt ,les défaillances de notre pays et de cette politique française qui a commencé a se casser la gueule sous giscard.
    je me souviens d’ elle a l’époque de Mr Pompidou : oui j’etais môme, mais je me souviens vraiment d’elle, de cette belle femme brillante :
    ER oui la denrière souverainiste..........les autres ne sont que des petites bite (si je puis dire vulgairement)
    Bref, c’est comme tout, même la politique c’etait mieux avant.............
    Madame reposez en paix ,vous allez rejoindre Charles et georges.

     

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  • #3368254

    Attali qui se plaint du fait que la France ne représente qu’1% de la population mondiale, cela accompagné de celle qui a œuvré à ce qu’elle représente encore moins. Quel culot...

     

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    • #3368470

      Qui plus est ce 1p100 ne signifie rien, d’autant que c’est déjà suffisant pour avoir la masse critique pour des consortiums économiques er industriels influents à l’échelle du monde.
      L’essentiel des pays est loin de ce 1p100 et nombre ont une bien meilleure dynamiques que nous. Et certains pays ultrapeuplés n’ont que des immigrés à offrir au monde.

       
  • #3368275

    Marie-France Garaud dit qu’un Etat doit entre autres battre monnaie pour être souverain. Nous sommes d’accord. Question : elle a été de 1969 à 1974 paraît-il une conseillère influente de Georges Pompidou, l’homme de la banque Rothschild responsable de la fameuse loi de 1973 qui porte notamment son nom, la loi Pompidou-Giscard-Rothschild qui interdit justement à l’Etat de battre monnaie pour se financer à taux zéro ce qui permet aux banques privées de s’engraisser en encaissant des intérêts exorbitants. Cette loi funeste est en grande partie responsable de l’endettement (dette publique) faramineux de la France. Que pensait Marie-France Garaud de cette loi contre le peuple Français ou plutôt qu’elle a été sa position à l’époque lors de la promulgation de cette casse du siècle, elle qui a été conseillère du président Pompidou ? J’aimerai savoir...

     

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    • #3368369

      Vous vous posez la bonne question. Le reste ne sont que des foutaises du théâtre républico-maçonnique ! Certes, elle a peut-être eu des remords, comme mon cul sur la commode.

       
    • #3368447

      Bande d’idiots. Etre conseiller d’un président ne signifie pas tirer toutes les ficelles soi-même ou être l’unique conseiller ou l’éminence grise. Elle voulait faire de la politique et avoir un moyen d’agir, elle était donc dans une position qui lui donnait un certain degré d’influence dans sa famille politique. Qu’auriez vous fait vous les purs esprits qui commentez sur internet. Où est votre œuvre pour la France ? Ah vous n’êtes pas compromis à l’abri dans votre appartement derrière votre clavier et votre pseudonyme.

       
  • #3368338

    Quelle femme brillante.
    Un œil toujours pétillant, cohérente, comprenant parfaitement l’espèce humaine, les enjeux du monde, constitutionnaliste hors paire, pour finir amoureuse avant tout de son pays France.

    J’ai pu l’écouter plusieurs heures commentant l’actualité politique et sociale des années Sarkozy et Hollande en pointant les incohérences de nos élites face aux réalités géopolitiques qu’ils ignoraient complètement.

    À nos absences le mot dans sa bouche que j’aurais aimé entendre corruption à notre situation débridée, décomposée, désarmée, déphasée... condamnée sans réaction à la mort.
    Peut-être trop définitif à ses yeux et sans espoir pour le prononcer ?

    Paix à son âme

    Amen

     

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  • Le débat sur l’Europe privilégie Attali, qui ne cesse de jacter.
    Simone vient en second.
    Pourtant l’animatrice parlait de "respect de temps de parole".
    MFG peut à peine ouvrir la bouche.
    Ce fut une grande dame.
    Espérons que son esprit s’incarnera très bientôt dans l’enveloppe d’une personnalité de patriote.
    Son éducation a été excellente. Avis aux parents : élevez vos filles comme des garçons, au lieu de les cantonner à la cuisine ou aux fanfreluches.
    Et surtout, élevez vos garçons comme des garçons ! Sinon, vous aurez des attalies.
    Bravo madame, et gloire à vous.

     

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  • #3376533
    Le 10 juin à 15:02 par toto la ciboulette
    Disparition de Marie-France Garaud, la dernière souverainiste

    Il suffit de l’entendre dire "terre promise" pour voir qu’elle fait un clin d’œil à l’autre vendeuse d’organes panthéonisée. Elle devait être détestée par les gens comme notre vendeur de pantalon à une jambe national, vrai ministre de la république depuis 40 ans.

     

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