Le Pr Didier Raoult, dans sa dernière vidéo, a confirmé que des personnes vaccinées peuvent être à nouveau infectées. Nous sommes à 12’06 du dernier entretien du Pr Raoult intitulé « Aux origines des variants ».
Question : Est-ce que ces mutations, est-ce que ces variants vont avoir des conséquences sur l’immunité de la maladie ?
Réponse du Pr Raoult : Globalement, on commence à avoir maintenant une idée sur l’immunité procurée par la maladie naturelle. Donc l’immunité procurée par la maladie naturelle on peut la quantifier grâce au nombre de gens qui font une deuxième infection après avoir fait une infection plus de trois mois avant. On a à peu près une centaine de cas de gens qui ont rechuté, qui ont refait une infection, c’est bien une nouvelle infection, actuellement ils font des infections avec les variants anglais qui n’existaient pas il y a six mois en France, donc c’est bien des nouvelles infections. Et donc les Danois ont fait une étude comparative très large sur l’ensemble du Danemark et qui trouvent à peu près les mêmes choses que nous, c’est-à-dire il y a 0,63 % des gens, nous c’est 0,6 % des gens, qui étant infectés peuvent faire une deuxième infection...
Donc l’immunité n’est pas totale, y compris dans l’infection naturelle, contrairement à ce qu’on voit dans la rougeole, la varicelle, les grandes maladies infectieuses générales. Donc la couverture n’est pas totale et on verra jusqu’à quel point elle couvre aussi l’ensemble des variants, on ne sait pas, pour l’instant. Il faut le mesurer.
Concernant la vaccination, nous verrons aussi, pour l’instant, on n’a pas suffisamment de recul, on voit bien qu’il y a des gens qui font des infections après vaccination, mais on comprendrait mal qu’ils ne fassent pas d’infections après vaccination alors qu’ils font des infections après infections naturelles qui sont censées être plus immunisantes. Par ailleurs, les vaccins qui portent juste sur une protéine qui est susceptible d’avoir des grandes variations, par exemple les variants dont je vous ai parlé ont plusieurs mutations, et donc bien entendu peuvent être parfaitement résistants aux vaccins, c’est le cas du variant sud-africain avec AstraZeneca par exemple.
Donc on va voir mais on peut espérer qu’entre la proportion de la population affectée naturellement, je sais pas ce qu’elle est à Marseille, j’ai l’impression qu’elle doit être de l’ordre de 40 à 50 %, plus l’immunité naturelle qu’ont un certain nombre de gens, plus la vaccination, quand même la population sensible, l’ensemble de la population sensible devrait diminuer, et donc le nombre de cas devrait diminuer et la circulation devrait diminuer. Si les choses se passent comme on peut l’imaginer maintenant.
Mais encore une fois, il n’y a pas de certitudes, on ne peut rien prédire sur l’avenir d’un nouveau mutant ou d’un virus hybride entre coronavirus et un autre virus, un autre corona, ou un corona endémique ou un rhinovirus, j’en sais rien. Mais globalement, dans l’état actuel de nos connaissances, on peut penser qu’une partie d’immunité naturelle, d’une partie d’immunité acquise par l’infection naturelle et une partie d’immunité acquise par le vaccin devraient amener à diminuer l’ensemble de la population sensible et donc à diminuer l’épidémie de manière sensible. En tout cas ce qu’on peut espérer dans les semaines qui viennent.