À travers la lecture de la Lettre aux Instituteurs et aux Institutrices, nous rendons hommage à Samuel Paty ainsi qu’à tous nos professeurs. #hommageSamuelPaty #professeurs #MaLiberté
@AvenirLyceen @VieLyceenne @jmpe_france @education_gouv pic.twitter.com/Z7ZsnYhBrU— Avenir Education (@AvenirEduc) November 2, 2020
Lundi 2 novembre 2020, jour de reconfinement pour 50 millions de Français et de rentrée pour 12 millions d’élèves (moins les étudiants) dans une France reconfinée par les forces néolibérales qui ont mis la main sur l’État français, nos chères têtes blondes et brunes ont fait une minute de silence en hommage au professeur d’histoire-géographie Samuel Paty, assassiné par un Tchétchène de 18 ans le 16 octobre 2020 devant son collège.
Le prof d’histoire-géo de Conflans-Sainte-Honorine est devenu la 267e victime d’une guerre qui ne dit pas son nom. Samuel Paty, tombé pour avoir consacré un cours à la liberté d’expression, sera honoré le 2 novembre, jour de la rentrée des classes. (Paris Match)
La « République » tient son martyr et ne le lâchera pas : tous ceux qui ne sont pas Charlie (Paty avait montré les caricatures de l’hebdomadaire satirique à ses élèves en cours d’instruction civique) sont automatiquement jetés dans le camp du Mal, celui du terrorisme, du complotisme, de l’antisémitisme et autres ismes à la mode. Paris Match raconte l’origine du drame :
Depuis le 6 octobre exactement – quand, dans le cadre d’un cours sur la liberté d’expression, il a projeté dans sa classe de quatrième une caricature de Mahomet signée « Charlie Hebdo » –, les rumeurs et les calomnies enflent sur les réseaux sociaux. Le Prophète nu, à quatre pattes, une étoile sur le postérieur et ce commentaire : « Une étoile est née. » Ce cours, il persiste à le donner afin, espère-t-il, d’aiguiser l’esprit critique de ses élèves, et de leur apprendre à argumenter, dans la plus pure tradition des Lumières. Des caricatures montrées un instant seulement.
Parfois, il change de dessin : « Avec nous, il avait projeté une caricature de Jésus, et il avait précisé aux chrétiens qu’ils pouvaient se cacher les yeux », se rappelle Aminata, une ancienne élève musulmane, aujourd’hui en première. Comme toujours, le professeur mise sur l’intelligence mais prend ses précautions. Ainsi, la veille, il a prévenu : « Demain, je vais vous montrer un dessin susceptible de choquer certains d’entre vous, de confession musulmane. Si vous le souhaitez, vous pourrez sortir de la classe, fermer les yeux ou détourner le regard. » Une jeune fille s’en émeut. Elle crie qu’elle ne sortira pas. L’échange est houleux.
Si personne ne peut se réjouir de la mort d’un homme, qui plus est d’un « humaniste » (ce sont ses collègues qui le disent), beaucoup ont du mal à comprendre comment Charlie en est arrivé à incarner la liberté d’expression, tant il s’agit, derrière la façade (si peu) humoristique, d’un journal de haines : haine contre la France profonde (les beaufs de Cabu), haine contre les flics (ces fachos), les curés (ces pédophiles), les militaires (ces assassins), haine contre les catholiques et les musulmans (ces antisémites). Point n’est besoin d’en faire la démonstration tant les caractéristiques de ce journal collent à la doxa républicaine, qui est le copié-collé du règlement intérieur/extérieur des forces occultes, c’est-à-dire de la franc-maçonnerie, qui elle-même a beaucoup emprunté au judaïsme.
Hommage forcé
D’accord pour l’hommage, pas d’accord pour la charlisation et la récupération morbide, ainsi peut-on résumer notre position. La ligne Badinter-Zemmour-Charlie cherchant par des moyens ignobles à faire basculer le pays dans une paranoïa maccarthyste où les musulmans (et les catholiques) remplaceraient les communistes.
C’est d’ailleurs le thème récurrent depuis le 11 Septembre, qui justifie toutes les limitations des libertés et toutes les répressions pour protéger la soi-disant démocratie. En fait de démocratie, un pouvoir profond qui tient toutes les manettes et qui criminalise toute opposition réelle, l’opposition de théâtre, elle, étant laissée en vie pour la galerie, pour que les gens croient encore dans la démocratie, comme dans Matrix.
« Les élèves perturbateurs seront sanctionnés », a dit le ministre Blanquer chez Bourdin ce lundi matin sur RMC. Mais la question se pose de parler « décapitation » aux enfants...
Le gouvernement, par la bouche de Jean Castex, l’homme à la langue fourchue selon la terminologie apache, cherche à réaliser l’union sacrée politique derrière la mort du professeur. La résistance à cette manipulation n’est pas facile, et on a vu à quelle sauce sont mangés les réticents : à la sauce islamo-gauchiste, antichambre intellectuelle du terrorisme selon la dictature médiatico-politique ! Pourtant, même à droite, ça rechigne. L’ancien ministre de l’Éducation de Jean-Pierre Raffarin, Luc Ferry, a ouvert la brèche dans le consensus :
« "On n’est pas obligé, pour enseigner la liberté d’expression, de montrer des caricatures qui sont à la limite de la pornographie. Si je devais aujourd’hui, dans une classe de terminale, faire un cours sur les caricatures et la liberté d’expression, je partirais éventuellement de Louis Philippe, [le dernier roi de France], transformé en poire", déclare l’ancien professeur de philosophie. Ça a fait scandale à l’époque.
Je montrerais les caricatures, éventuellement celles de Charlie, mais qui mettent en scène aussi bien Jésus, Moïse et Mahomet. Mais on n’est pas obligé de montrer pour autant des caricatures qui sont à la limite de la pornographie et qui sont quand même ignobles", insiste-t-il. "On n’est pas obligé d’insulter les gens pour défendre la liberté d’expression." » (France Info)
Pour ceux qui douteraient du mépris pour la victime du camp du Bien
Même chez les charlistes, tout le monde ne goûte pas à cet hommage-minute.
Ce prof rescapé du Bataclan juge l’hommage prévu pour Samuel Paty « réducteur »
➡️ L’enseignant fera grève ce lundi, jugeant la minute de silence imposée par son ministre « réductrice et méprisante » > https://t.co/Hz7ZLOpqlH pic.twitter.com/MJuiL7e0JU
— Le Parisien (@le_Parisien) November 1, 2020
Au Lycée Léon-Blum du Creusot, les élèves ne souhaitant pas "s'associer à la minute de silence pourront prendre un temps de pause dans la cour" : le responsable de cette consigne doit être révoqué de l'#EducationNationale pour fait de collaboration !https://t.co/cHNwIuaQAZ
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) November 1, 2020
L’hommage à Samuel Paty réduit à une minute de silence en classe : « une fureur chez les collègues comme je n’en ai jamais connue en trente années d’enseignement. J’ai vu des collègues habituellement pondérés fous de rage, insultés par cette décision. »https://t.co/zi51GGJF5u
— Le Monde (@lemondefr) November 2, 2020
La 2ème mort de #Samuel_Paty : la minute de silence et... au boulot ! #Pasdevague #Pasdesoutien #Pasdhonneur #Blanquerdémission https://t.co/gCa3HckQNb pic.twitter.com/Bb9qixWKmk
— Laurent Gayme (@lgayme) October 30, 2020