Alors que les civils qui vivent à la frontière turco-syrienne subissent les assauts de Daech et accusent l’armée turque de passivité, des rebelles « modérés » combattant aux côtés des groupes islamistes admettent recevoir le soutien d’Ankara.
Lorsque la correspondante de RT Lizzie Phelan s’est rendue à Kargamış, une ville située tout près d’une zone frontalière contrôlée par Daech, elle s’est entretenue avec les habitants, les réfugiés et les milices locales qui ont décrit le rôle que la Turquie joue à leurs yeux dans le soutien aux rebelles syriens et aux extrémistes islamistes.
La plupart des habitants de Kargamış ont été obligés de fuir la ville à cause du danger tout proche, des combattants de l’État islamique ayant élu domicile à quelques centaines de mètres.
Les efforts de la Turquie destinés à rétablir la sécurité se sont limités à la construction d’un mur, qui a au passage condamné le commerce local transfrontalier. En conséquence, la majorité des magasins ont été abandonnés puis murés, comme a pu le constater la correspondante de RT sur place.
Parmi ceux qui ont choisi de rester sur place figurent des réfugiés syriens qui ont réussi à fuir le joug des djihadistes. Cependant, selon leurs dires, le danger n’est pas écarté pour autant, puisque Daech mène toujours des frappes dans les environs et les balles sifflent parfois dans les rues de cette ville turque.
Aysel Yilmaz, refugiée de la ville syrienne de Jerablus, a témoigné à RT de sa fuite vers la Turquie, ajoutant qu’elle éprouvait toujours un grand sentiment d’insécurité. La femme a été grièvement blessée d’une balle perdue alors qu’elle se recueillait sur la tombe de son père à Kargamış. Les tirs provenaient des combattants de Daech tirant depuis la Syrie.