Hier et cette nuit, l’armée syrienne n’a pas relâché la pression sur les insurgés d’Alep – ou plutôt occupant certains quartiers d’Alep, les rebelles étant tous étrangers (à plus d’un titre) à la ville. Les bombardements et les combats se sont en effet poursuivis sans relâche, notamment à Salaheddine, Chaar et Hanano, ces deux quartuiers se trouvant dans la partie sud-est d’Alep. Les combats ont été jugés assez violents par les observateurs de la mission des Nations-Unies pour que ceux-ci – au nombre d’une vingtaine – décident, lundi, de quitter la ville et regagner Damas.
Progrès de l’armée
En ce qui concerne le quartier, devenu symbolique de la bataille d’Alep, de Salaheddine, la chaîne iranienne d’information arabophone al-Alam et son correspondant sur place Hussein Mortada assurent que les forces gouvernementales ont réalisé des progrès importants, obligeant les miliciens à se replier dans le quartier avoisinant de Seif ed-Dawlé. Dans l’après-midi de lundi, la mort de leur chef militaire Abou Abaïda a été annoncée par les médias.
Par ailleurs, les forces gouvernementales ont détruit le siège du groupe islamiste radical (il se revendique d’al-Qaïda) Jabhat-Nusrat d’Al-Qaida dans le quartier Chaar, quelques temps après que la milice a déclaré le contrôler. Certains sites interne proches de l’insurrection disent que c’est un bombardement aérien qui a détruit ce siège, installé dans un bâtiment officiel. Selon le correspondant de la télévision Al-Alam, il y a eu plusieurs tués et blessés dans les rangs des miliciens. L’armée a aussi récupéré l’école Sleimane Khater qui avait été occupée par les miliciens et transformée en quartier général. En revanche, les militaires n’ont toujours pas repris le contrôle du siège de la Direction des Legs, proche de la citadelle, qui semble toujours aux mains de l’ASL.
A l’aube de lundi, des accrochages ont eu lieu dans la faculté des sciences de la faculté d’Alep, au cours desquels plusieurs miliciens ont été abattus. Alors que se poursuivent les accrochages dans les quartiers Sukkari, Sakhour, Hanano autour desquels l’armée régulière renforce son siège. Un mouvement d’exode massif des habitants y a été signalé.
En illustration, voici un reportage, diffusé lundi 6 août, de la télévision syrienne al-Ikhbaryeh sur Salaheddine : on y voit une personne âgée expliquer que lui et les siens ont été chassés de leur maison par les terroristes, et que c’est l’armée qui les protège ; un soldat rassure un autre habitant chassé par les combats ; on a droit aussi à la désormais traditionnel exhibition de passeports étrangers – en l’occurrence jordaniens, turcs et chypriotes – trouvés sur le corps de combattants dits « ASL ». La journaliste, Yara Abbas, dit que plus de la moitié de Salaheddine est nettoyée et que l’armée poursuit son travail.
Nous vous parlions d’Hussein Mortada. L’envoyé spécial d’al-Alam à Alep, présent pratiquement depuis le début des combats, affirme que des officiers séoudiens et turcs ont été capturés par l’armée à Alep, officialisant par le fait d’incessantes rumeurs. Leur capture serait intervenue au cours d’une embuscade tendue par l’armée dans le quartier qui abrite le bâtiment de la radio et télévision syriennes, a précisé le correspondant d’al-Alam. Mourtada donne les noms des officiers étrangers : deux Turcs, Sultan Oldu et Taher Amnitiu ; cinq Séoudiens : Abdel Wahed Al-Thani, Abdel Aziz Al-Matiri, Ahmad Al-Hadi, Moussa Al-Zahrani, Firas Al-Zahrani.
Pour sa part, l’agence turque Khabar Turc a assuré que 40 militaires turcs avaient été capturés ce lundi après avoir traversé la frontière. L’agence indique que les auteurs de l’arrestation sont des Kurdes de la milice « Unité de protection du peuple » formée depuis près d’un an pour protéger les habitants kurdes, et travaillant en relation avec le gouvernement syrien. À vérifier, mais plausible, compte tenu et de l’engagement massif et constant du gouvernement turc auprès de l’ASL, et de sa nervosité en ce qui concerne le Kurdistan syrien.
En tous cas l’arrestation d’officiers turcs et séoudiens, sur laquelle, et on les comprend, restent muets pour le moment les médias français, est un pièce accablante de plus au dossier de ces pays, en état de guerre non déclarée avec la Syrie, mais aussi à celui de l’ASL, à appui, recrutement et décidément encadrement étranger.
Décidément, la « greffe » ASL-islamiste ne peut pas prendre à Alep, ville moderne qui n’a rien de commun avec cette armée de « punks » internationaux islamistes. La question qui se pose donc à Alep, n’est pas de savoir si les insurgés seront écrasés, mais quand.