En déplacement jeudi, Manuel Valls a affirmé avoir « inversé la tendance » de la désindustrialisation de la France. Faut-il y croire ?
« La désindustrialisation n’est pas une fatalité. » En visite jeudi dans l’usine de semi-conducteurs X-Fab (ex-Altis, ex-IBM), Manuel Valls a tenu un discours résolument optimiste après le coup de tonnerre de l’élection de Donald Trump aux États-Unis.
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Si la tendance sur l’emploi est encore mauvaise, la compétitivité de l’industrie française se redresse pourtant, en tout cas lorsqu’on regarde la compétitivité par les coûts. En 2015, le coût horaire de la main-d’œuvre dans l’industrie est repassé sous la barre du coût allemand (37,6 euros contre 38 euros). Ce n’était plus arrivé depuis 2004 et la période d’austérité salariale assumée outre-Rhin.
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Des marges qui commencent à se redresser
Autre indicateur positif, le redressement des taux de marge des entreprises. En d’autres termes, elles sont redevenues plus profitables et peuvent se permettre d’investir, notamment pour améliorer leur compétitivité hors coût, si elles le jugent nécessaire.
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Incertitudes
Mais, pour l’heure, l’investissement des entreprises françaises n’est pas au rendez-vous. Après un fort rebond en début d’année, le soufflé est retombé, probablement à cause d’un climat d’incertitude économique marqué (attentats, inondations, Brexit, élection de Donald Trump, etc.)
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Un manque de robots
Pour le directeur de la recherche économique chez Natixis, « le problème essentiel de l’économie française est l’inadaptation croissante de l’appareil productif à la nature de la demande » et « la baisse du niveau de gamme de la production ». « La France est, en dehors du Royaume-Uni, le grand pays de l’OCDE où la modernisation du capital industriel est la plus lente. » Un constat dressé à partir de la faible robotisation des usines françaises.
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Petite métaphore japonaise sur la robotique carnassière et l’emploi humain :
Revenu universel : une solution pour contrer les robots
et la destruction du travail ?
Le consensus autour d’une « allocation à vie » sans contrepartie traverse les clivages politiques. Car tous sont d’accord sur la nécessité de revoir notre rapport au travail – face à l’automatisation et à l’IA. Les robots nous voleront-ils nos jobs ? Selon l’Institute for Information Technology, 50 % de la population mondiale sera mise au chômage par la robotisation.
Utopie devenue réalité
C’est l’idée que nourrissent nombre de personnalités de la Silicon Valley, comme Larry Page, fondateur de Google, qui pense que les robots nous délivreront du travail, nous « libérant du temps » pour « vivre mieux ». Idem chez Elon Musk, de SpaceX, qui estime que « l’automatisation de la société » nécessitera un « revenu universel », pour « nous libérer » des tâches pénibles : « les gens auront plus de temps pour faire d’autres choses, des choses plus complexes et intéressantes ».
Utopie ? Plus vraiment : les expérimentations se multiplient. En 2017, en Finlande, 2 000 chômeurs bénéficieront d’un revenu de base. Idem aux Pays-Bas, où 19 villes créeront un « revenu universel ». En France, nous n’y sommes pas, mais un rapport du Sénat préconise d’expérimenter le revenu de base à la place des minima sociaux. En Aquitaine, un « RSA inconditionnel » devrait bientôt être testé.