Le féminisme est une idéologie protéiforme qui n’a cessé déjà de varier dans le temps. Entre les luttes sociales pour les femmes et leur égalité en droit – parfaitement justifiables, puisque de toute manière cela ne modifiera pas grand chose des différences hommes / femmes, et c’est tant mieux ! – et le wokisme généralisé, il y a un gouffre. Le féminisme d’aujourd’hui est le monstre du féminisme d’antan, gonflé aux hormones du narcissisme, lui-même enfant chéri du capitalisme (du désir).
On écoutera Véra Nikolski qui fait référence souvent aux travaux d’Emmanuel Todd, et qui, dans une perspective hégélienne sans le savoir, voit les acquis du féminisme comme une naturelle et déterministe conséquence d’un environnement qui s’est transformé : mécanisation, maîtrise des énergies, etc.
On pourra écouter ensuite, avec toutes les précautions d’usage, la conversion d’une ancienne Femen, Marguerite Stern (un pseudo), qui s’est mangé le mur du Réel. Bien sûr, elle avance avec toutes les hésitations et les faiblesses de la jeune impétrante. Mais on trouvera un intérêt sociologique voire psychologique à écouter sa lente conversion, même si elle découvre parfois l’eau chaude et s’inspire à des sources encore superficielles. On espère simplement – préférons rester purs et naïfs – qu’elle ne glisse pas dans l’autre camp parce qu’elle a simplement été cancelée par le sien...
Puis, si vraiment on a encore un peu de temps, on écoutera Thaïs d’Escufon – celle qui fait rêver (on restera polis) tous les geeks de la fachosphère – mais qui file un bien bizarre coton avec une chaîne désormais recyclée en psy-cul, sponsorisée, et aux vidéos montées comme des clips commerciaux. On regrette la jeune Thaïs au profil hellène qu’on a connue si courageuse et vaillante dans ses débuts sur le terrain – que l’on embrasse sa cause ou non.