Le ministre israélien de la Défense Moshe Yaalon claque la porte du gouvernement, en prenant soin de faire connaître publiquement la rupture avec le Premier ministre. La crise couvait entre les deux hommes depuis des semaines.
Ancien chef d’État-major, membre du Likoud, le parti de Netanyahou, Moshe Yaalon est un homme respecté en Israël. Loin d’être une colombe, il n’a cependant pas supporté certaines dérives morales de dirigeants israéliens soutenus par une partie de l’opinion publique.
[...]
Un haut responsable de l’armée a également dénoncé récemment le climat actuel en Israël. Il établissait un parallèle avec l’Allemagne de l’entre-deux-guerres, qui a vu la montée du nazisme. Ces déclarations ont déclenché une polémique. Le ministre de la Défense a défendu la liberté de parole des généraux, à la grande colère du Premier ministre.
[...]
L’arrivée à ce poste stratégique de la Défense de ce politicien connu pour son populisme et ses déclarations à l’emporte-pièce inquiète même. Avigdor Lieberman a déjà menacé de bombarder l’Iran, l’Égypte et Gaza. Il se dit prêt à liquider les chefs du Hamas. En tant que chef de l’armée, il serait appelé à gérer la Cisjordanie occupée, alors qu’il a multiplié les diatribes anti-arabes. Il habite lui-même dans une colonie en territoire occupé.
« A ma grande tristesse, des éléments extrémistes et dangereux ont pris le contrôle d’Israël et du parti Likoud, s’alarme Moshe Yaalon. Ils en ébranlent les fondations et menacent de nuire à ses habitants. »
Lire l’article dans son intégralité sur rtbf.be
Les juifs et les Israéliens raisonnables ont raison de s’inquiéter de la tournure ultra extrémiste que prend le pouvoir de l’État hébreu : si la paire Netanyahou-Lieberman fait ce qu’elle annonce à grands cris (élimination des chefs du Hamas, guerre à l’Iran, mise au pas définitive du Liban pour neutraliser le Hezbollah), plus aucun juif ne sera en sécurité sur terre. La raison peut-elle raisonner la folie ?
Israël est « infecté par les graines du fascisme », selon l’ancien Premier ministre Ehud Barak
Alors que l’actuel Premier ministre de l’État hébreu, Benjamin Netanyahou, remanie son gouvernement de manière controversée, Ehud Barak l’a accusé de « fascisme », ajoutant que le « gouvernement doit être renversé ».
Barak, qui a dirigé le pays pendant plus de dix ans dans les années 1990, avant de devenir ministre de la Défense sous Ehud Olmert puis sous Benjamin Netanyahou, a commenté le dernier remaniement gouvernemental effectué cette semaine par son ancien supérieur.
En effet, Netanyahou a décidé de remplacer le ministre de la Défense Moshe Ya’alon par Avigdor Lieberman, président controversé du parti d’extrême-droite Israel Beytenou (« Israël Notre Maison »), plutôt que de former une coalition avec l’Union sioniste, de centre-gauche.
Ya’alon a démissionné vendredi, à la fois du gouvernement et du parlement, assurant manquer « de foi » en Netanyahou, qui avait pourtant tenté de le contenter en lui offrant le poste de ministre des Affaires étrangères.
Dans une interview avec la chaîne de télévision israélienne Channel 10 vendredi, Ehud Barak a décrit ce départ de Ya’alon comme une « purge », assurant que cela « devrait être un feu rouge pour tous ceux d’entre nous observant ce qui se passe dans le gouvernement ».
Il a ensuite déclaré qu’Israël avait récemment connu une série d’événements indiquant que ses gouvernement successifs sont « infectés par les graines du fascisme ». Cela a commencé avec l’assassinat controversé par un soldat israélien d’un assaillant palestinien blessé, qui était au sol, a affirmé Ehud Barak, rappelant que Netanyahou avait alors soutenu le militaire.